Pour réguler l’intense circulation sur les routes nouvellement réfectionnées de Lubumbashi, l’autorité provinciale du Katanga a installé des feux de signalisation qui fonctionnent à l’énergie solaire, s’affranchissant des trop fréquents délestages.
La voirie de Lubumbashi presqu’entièrement remise en état accueille chaque jour un intense trafic. Dès l’aube, un va et vient incessant de camions-remorques mais aussi de taxis et bus défilent sur les principales artères. Ils disputent la voie aux piétons et motos, chacun voulant passer avant l’autre.
Au croisement des avenues Lumumba et Kimbangu, la circulation est totalement bloquée comme à l’accoutumée ce matin de décembre. Des engins motorisés imbriqués dans tous les sens ne peuvent ni avancer ni reculer.
De jeunes écoliers hésitent à traverser au milieu de cet embouteillage. Tout cela parce que les feux de signalisation ne fonctionnent pas à cause du délestage. Klaxons, sifflements, cris, rien n’y fait.
Les quelques éléments de la Police spéciale de roulage sur le lieu, sont visiblement débordés.
Tantôt ils donnent des coups de poing à certains véhicules, tantôt ils sifflent pour appeler les chauffeurs à l’ordre.
L’énergie solaire contre le délestage
Au croisement des avenues Moero et Lomami par contre, l’ordre règne. Les véhicules attendent sagement que le feu passe au vert pour traverser le carrefour. Car ici comme dans d’autres coins de la ville, les feux de route fonctionnent à l’énergie solaire. C’est une initiative du gouvernement provincial du Katanga, placée sous le contrôle de la Commission nationale de prévention routière afin de pallier à l’insuffisance du courant électrique et accompagner la modernisation de la voirie urbaine.
« C’est une technologie simple et peu coûteuse qui peut sauver beaucoup de vies », souligne Michel Ndaya, conducteur d’engins lourds d’une entreprise minière de la place. Un panneau solaire photo voltaïque produit de l’énergie dans la journée et la stocke dans la batterie pour la nuit.
Il fournit ainsi l’électricité qui fait fonctionner les lampes et le minuteur qui fixe le temps d’allumage de chaque lampe (vert, orange, rouge). Le décor est ainsi planté pour une réglementation de la circulation 24 heures sur 24.
L’énergie solaire peut nous aider à faire beaucoup, note Willy Sangwa, électronicien. « Même quand il a plu toute la journée, les rayons solaires traversent les nuages et atteignent les panneaux », explique-t-il, encourageant le gouvernement du Katanga à étendre cette expérience à l’ensemble de la province.
Par Maurice Mulamba