Son nom se fait de plus en plus entendre sur la scène musicale africaine. Où qu’elle aille, Fatoumata Diawara crée le buzz. Son passage au festival parisien Au fil des voix n’est donc logiquement pas passé inaperçu. Touki Montréal en témoigne.
PARIS
Nombre sont ceux qui ont succombé au charme de Fatou. Elle, dont la présence resplendissante reflète sa musique aux sonorités à la fois intimes et inspirantes, bercée par une voix chaude et enchanteresse, a en effet séduit au fil des années des musiciens aussi prestigieux que Damon Albarn, Herbie Hancock ou Oumou Sangaré.
C’est accompagnée de quatre musiciens que la chanteuse malienne prenait place sur scène, avec pour armes sa guitare et son sourire ravageur, les deux illuminant l’ensemble du public de part leur élégance naturelle.
Les titres joués ce soir sont restés à l’image de son album, par moments entrainant, par d’autres, plus profonds, mais avec une touche toujours bien personnelle, la richesse ancestrale de son pays de Wassoulou, au sud du Mali, s’imposant presque de manière instinctive. Fatou passait d’un blues poignant à de la folk minimale, sans oublier quelques mélodies soukous, apportant une touche plus déchainée au concert.
Un côté plus rythmé se manifestait ainsi peu à peu. Fatou encourageait le public à danser, elle-même s’abandonnant dans une chorégraphie, tant énergique que désordonnée, parfois presque plus poussée que naturelle.
Mais la beauté des chansons, telles que « Kanou », « Sowa », ou « Clandestin », cette dernière en hommage aux nombreuses personnes n’ayant pu arriver au bout de leur voyage vers un monde meilleur, recevait l’aval du public tout au long de la soirée.
Les qualités des musiciens, qui ne pouvaient être ignorées, ne parvenaient pas à se démarquer pas de façon évidente, et l’ensemble était dépourvu de cohésion, ne laissant transparaitre qu’une somme de composantes sans réelle force conductrice.
Pour leur défense, la salle n’était peut-être pas le lieu idéal, en particulier du fait de l’installation de fauteuils pour l’occasion, un cadre surement plus propice à une ambiance intime.
Le concert se terminait sur deux titres inédits, cependant que la scène était envahie par un public de tout âge, petits et grands canalisant toute l’énergie positive présente dans la salle. À l’image de cette foule, Fatou a démontré que la musique pouvait être un formidable vecteur d’harmonie, alors même que le Mali fait face en cet instant à de terribles combats fratricides entre groupes ethniques. Puisse la beauté de ces chansons appeler le monde à la raison.
Le titre « Clandestin » en concert :
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Crédit photo : © Youri Lenquette
Sur le blog d’au fil des voix et sur YouTube, un extrait du fameux concert 🙂
https://www.aufildesvoix.com/le-blog/fatoumata-diawara-enchante-l.html