Intouchables, le film qui consacre Omar Sy

Révélé aux côtés de son alter ego Fred Testo, notamment dans l’émission Service après-vente des émissions (SAV) sur Canal Plus, mais avant cela dans Nulle Part ailleurs et Le Cinéma de Jamel, Omar Sy crève l’écran grâce aux réalisateurs Eric Toledano et Olivier Nakache dans le film Intouchables.

Le récit de ce long métrage de 112 minutes se déroule en France. Un richissime homme d’affaires, Philippe Pozzo di Borgo, est à la recherche d’un aide de vie qui va lui faciliter l’existence.

François Cluzet campe le rôle de Pozzo di Borgo  et Omar celui d’Idriss.

Driss, français d’origine sénégalaise qui sort à peine de taule, champion de quelques coups tordus doit, de son côté, prouver qu’il n’arrive pas à se trouver un boulot pour continuer de percevoir ses prestations sociales.

Mal lui en prend de se présenter à ce rendez-vous qui va changer sa vie. « Au départ, pour ce rôle, on cherchait une différence d’âge marquée avec Omar, ce qui implique donc des acteurs d’une certaine trempe », explique Olivier Nakache.

« Omar et François ont chacun de leur côté cherché à servir leurs rôles pour les rendre le plus vrai possible et éviter un concours de numéros d’acteurs », ajoute-t-il.

Grâce à leur performance, digne des Auteuil, Depardieu, De Funes, Bourvil et autres grand du cinéma français, Cluzet et Sy vont y parvenir. Ils vont surtout conquérir le cœur des Français et de certains jurys, au point que l’humoriste va rafler le prix du  meilleur acteur devant Jean Dujardin, devenant ainsi le premier acteur noir à recevoir ce prix.

« Très vite, quand on va en banlieue, les images sont marquantes. Mais on a fait très attention à ne pas nous détourner de notre sujet », raconte Eric Toledano.

Son comparse va même plus loin. « La présence d’Omar permet d’ailleurs de crédibiliser nos images, souligne-t-il. Parce qu’il vient d’une cité comme celle de Driss, à Trappes. Et parce qu’il nous indiquait si on était bien dans le vrai. Avec lui, on ne pouvait pas se tromper… »

Et ce n’est pas Omar Sy, né d’une mère mauritanienne, d’un père ouvrier sénégalais et d’origine peul qui va les contredire. « Je trouve que dans le cinéma français, on n’a jamais parlé de la banlieue avec autant de poésie et de finesse. Ils n’appuient sur rien, ils racontent », précise celui qui a grandi à Trappes  dans les Yvelines.

Eric Toledano et Olivier Nakache rencontrent Omar lorsqu’il travaille sur leur projet de court métrage qui prendra en suite la forme du film Nos Jours heureux. Ils vont se revoir au cours du tournage de Tellement proches en 2009. L’acteur campe alors un médecin résident qui travaille dans un hôpital parisien et qui doit tous les jours se battre contre les préjugés.

« Très peu de temps après la fin du tournage de Tellement proches, ils m’ont parlé du documentaire sur Philippe Pozzo di Borgo et Abdel en m’expliquant qu’ils avaient envie d’en faire un film ».

« Pas de bras, pas de chocolat »

L’histoire de Philippe Pozzo di Borgo est une histoire vraie, celle d’un riche aristocrate, qui fait un accident de parapente et se retrouve cloué pour le reste de sa vie dans un fauteuil roulant. Celui qui n’écoute que du Vivaldi et de la musique classique va alors rencontrer Abdel, un jeune de banlieue embauché pour s’occuper de lui, et sa vie va changer.

« Si je n’avais pas rencontré Abdel, je serais mort », dira d’ailleurs l’homme qui vit maintenant, à Essaouira, au Maroc.

C’est en regardant le documentaire A la vie, a la mort, que Eric Toledano et Olivier Nakache découvre cette histoire et choisissent de le porter au grand écran.

« Si vous faites ce film, il faut que ce soit drôle. Car cette histoire doit passer par le prisme de l’humour », a expliqué alors Philippe Pozzo di Borgo.

Après la France, puis l’Europe, ce sera autour du Québec, dès le 13 avril, d’accueillir dans les salles Intouchables, un film positif sans misérabilisme, plein d’humanité, de sensibilité, et surtout de sourires. «  Pas de bras, pas de chocolat », dira d’ailleurs Driss à Philippe.

Notons également la prestation d’Anne Le Ny et le parfait jeu d’acteur de François Cluzet, capable plus que jamais de rentrer dans la peau de n’importe quel personnage.

Intouchables a déjà cumulé un box-office mondial dépassant les 281 millions $, surclassant le film d’animation japonais Spirited Away, qui détenait le titre. Il a fait  plus de 19 millions d’entrées en France.

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