Fatoumata Diawara est souvent perçue comme le nouveau grand espoir de la musique malienne. Avec son premier album Fatou, elle offre un bout de Wassoulou, sa région natale, à l’univers de la folk acoustique.
D’abord, il y a un sourire. Charmant pour certains, irrésistible pour beaucoup. Avant même la première écoute, un simple regard sur la pochette dévoilant Fatou et sa guitare et on est séduit. On veut aimer.
Ensuite la musique. L’album, varié et décontracté, alterne le blues profond (« Kanou », « Clandestin ») et ambiances plus rythmées (« Sowa », « Bissa »). Fatou met en avant son chant à la fois chaud et mélancolique, et c’est surement là qu’elle excelle le plus. On ne peut s’empêcher de penser à Rokia Traoré ou Oumou Sangaré, ses ainées et inspiratrices.
Si Fatou s’inscrit dans la lignée d’une grande tradition de musiciens maliens, son rapport avec l’Occident est plus manifeste, elle qui vit en France depuis son adolescence. La production s’en ressent. Bien ficelée mais sans trop de surprises.
Fatou a aussi un message à faire passer. Elle parle d’amour, rend hommage à ses frères et sœurs qui n’ont pas d’autre choix que d’émigrer dans des conditions déplorables, ou s’attaque à l’infâme pratique de l’excision, une tradition d’un autre temps.
En somme, c’est un album plaisant, impressionnant par moments, tout juste passable par d’autres. Fatou a un potentiel énorme. Maintenant elle va devoir hausser le ton si elle veut s’afficher comme la nouvelle reine de la scène malienne.
Pour en savoir plus :
– Le site internet de Fatoumata Diawara
– Fatoumata Diawara en concert au fil des voix
– Fatoumata Diawara : Un prermier EP convaincaint