Pour son projet de fin d’étude, Theresa Traoré Dahlberg a choisi d’aborder les Taxi Sisters, apparu après 2007 dans une volonté du gouvernement sénégalais de donner une place aux femmes dans le monde des affaires.
C’est l’histoire de femmes qui se battent contre leurs collègues, majoritairement des hommes, chauffeurs de taxi de Dakar.
Dans son documentaire de 28 minutes, la cinéaste Theresa Traoré Dahlberg propose un tour dans la vie de Boury Mbaye, chauffeuse de taxi, mère monoparentale à plein temps et chef de son clan.
On y apprend que son père est mort après un accident de voiture. Conséquence, elle a dû se battre contre les siens pour passer son permis de conduire.
Il faut savoir que le Sénégal, comme beaucoup d’autres sociétés traditionnelles, est un pays conservateur ou la place de la femme n’a que peu évolué.
En veulent pour preuve les chauffeurs de taxi interrogés dans le film qui ne comprennent pas ce que font ces 15 femmes parmi les 15 000 hommes de l’industrie dakaroise du taxi.
Née de père originaire du Burkina Faso et de mère Suédoise, Theresa Traoré Dahlberg qui parle couramment la langue de Molière a réalisé son film dans le cadre de ses études à la Stockholm Academy for Dramatic Arts en Suède.
Son film propose un portrait intimiste d’une femme de son temps, qui n’a pas peur d’embrasser la modernité. Pour la cinéaste de 28 ans, c’est une façon de montrer un regard positif sur le continent ou elle a passé une partie de son enfance.
« Beaucoup de films qui ont pour sujets l’Afrique et les Africains sont très austères, tristes, dramatiques, confie-t-elle dans une entrevue au quotidien Sud-Ouest. Ils traitent des guerres, de la maladie, de la pauvreté ou de la faim. Issue en partie de ce continent, je souhaitais montrer un aspect plus positif. »