À l’occasion du Festival des Nuits de Fourvière, Tinariwen jouait au théâtre antique de Lyon, capitale des Gaules. Touki Montréal était du voyage. Retour sur le spectacle.
Le cadre est presque parfait. Un doux début de soirée sous un ciel bleu estival. Un théâtre vestige de l’invasion romaine en France il y a plus de deux mille ans. Une ambiance intime où le groupe et le public ne forment qu’un. Voilà le menu proposé par les Touaregs de Tinariwen en ce 23 juillet 2012.
Assoul lance le souffle venu du Sahara avec un air de flute, à la fois apaisant et hypnotique, soutenu par des chœurs évoquant l’immensité d’un désert sans limite. Une belle entrée en matière et surtout, l’occasion idéale pour un lâcher prise complet.
L’atmosphère monte crescendo à mesure que s’affaiblit au loin la lumière du soleil couchant. La foule danse. Elle est rejointe aussitôt par certains membres du groupe, eux-mêmes participant à l’enjouement collectif.
Abdallah Catastrophe, Hassan ag Touhami et Intidao se succèdent au chant. Ils alternent durant une heure trente du récent et du plus vieux, jouant un grand nombre de classiques (Chet Boghossa, Arawan, Imazaghen N Adagh) et finalement peu de titres du dernier album Tassili.
En guise de rappel, Abdallah chante une de ses dernières compositions, Warnila Wartila, aux airs arabo andalous peu communs du répertoire habituel du groupe.
Le dernier titre soulève un véritable raz de marée. La fosse se voit complètement investie par le public. Le groupe est en effervescence. Un invité de marque, en la personne de Nabil Othmani, se retrouve sur scène pour les accords finaux du spectacle, une manière éclatante de clôturer cette soirée.
Les années passent, Tinariwen reste impérial. L’absence d’Ibrahim aura surement fait quelques déçus mais la qualité de la performance restera vraisemblablement dans les annales du festival.
La toute nouvelle chanson d’Abdallah ag Alhousseini, Warnila Wartila
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Crédit photo: Amiram Bukowski