Grand comme le baobab est présenté en avant-première au Festival des Films du Monde, à Montréal, ce dimanche. Premier film du jeune réalisateur américain Jeremy Teicher, il raconte les mutations culturelles d’un petit village sénégalais : Sinthiou Mbadane près de Mbour.
Coumba et Debo sont deux soeurs, l’une vient de réussir ses examens, l’autre est encore une enfant et rêve de faire des études comme son aînée. Elles sont les premières de leur famille à avoir pu aller à l’école.
Leur grand frère n’a pas eu cette chance, et lorsqu’il tombe d’un baobab et se blesse il n’y a plus personne pour garder les vaches. Il faut donc le soigner, mais cela coûte cher.
La plus jeune fille, Debo, doit alors être mariée pour récupérer l’argent de la dot. Chacun réagira différemment à cette nouvelle : frère et soeurs, parents, amis, chef du village ou instituteur apportent leur grain de sel au fil de l’histoire.
Le réalisateur a résidé dans le village, et cela lui permet de ne jamais sombrer dans la facilité. Le sujet délicat du mariage précoce est traité avec intelligence et de façon nuancée.
En évitant les écueils propres à l’image du continent, le film Grand comme le baobab se fait l’écho de différentes paroles. Chaque personnage, et avec lui chaque génération, est confronté au poids de la coutume : elle pèse sur la jeunesse qui rêve d’émancipation, elle pose question à la mère qui est partagée entre l’envie de garder sa fille près d’elle et le respect des traditions.
« Tout ce qu’on a c’est notre culture. Ne change pas ta culture. Comprends ta culture ». Ces mots adressés par la mère à sa fille portent tout l’enjeu de ce récit. Il s’agit de comprendre. Mais il s’agira aussi de continuer à rêver et lutter, à l’image de l’enfant qui se réfugie dans le baobab lorsqu’elle craint le monde adulte, ou d’un camarade de Coumba qui rassure son amie en lui assurant que « les choses vont changer. Tout s’arrangera ».
Réfléchi et serein, ce film est porté par de très belles images de la brousse sénégalaise. Le son de la kora accompagne les brillantes prestations des acteurs non professionnels.
Parce qu’il n’est pas un documentaire mais bel et bien une fiction, le film Grand comme le baobab est teinté de poésie. Et lorsqu’on le regarde, on entend le petit village sénégalais qui nous conte son arrivée dans notre monde moderne.
Photo Courtoisie : Grand comme le baobab
Pour en savoir plus
– Entrevue avec le réalisateur
– Ce projet a été nominé pour les students academy awards.
– Les diffusions du film au FFM (Cineplex Odeon Quartier Latin)
Dimanche 26 août: 19h00, Cinéma Quartier Latin 14, FRANÇAIS- PREMIERE
Mardi 28 août: 21:30, Cinéma Quartier Latin 14, ANGLAIS PREMIERE
Jeudi 30 août: 12:00 (midi), Cinéma Quarter Latin 14, FRANÇAIS
vendredi 31 août: 12:10 (midi), Cinéma Quarter Latin 14, ANGLAIS
<iframe src= »https://player.vimeo.com/video/41024518?title=0&byline=0&portrait=0″ frameborder= »0″ width= »500″ height= »281″></iframe>