Nicolas Grand, alias Nkodem, a publié chez KSTR (Castermann) la bande dessinée Manioka. Verdict.
L’histoire se passe dans un quartier paumé, dans lequel la police et les forces de l’ordre ont été remplacées par des justiciers, sortis tout droit du poste de télévision, pour faire la guerre à tous les petits truands du coin.
Dans cette banlieue moderne, qui puise toute sa force dans le délabrement actuel des cités françaises et européennes, un dealer téméraire va se métamorphoser du jour au lendemain en superman des caïds. Ce dernier deviendra alors Manioka, laissant ici et là, à l’issue de chaque combat un petit morceau de Manioc venu d’on ne sait quelle région d’Afrique centrale.
Dans ce ghetto qui encercle la ville d’Afura, l’auteur met de l’avant les principes de vies qui gouvernent cet écosystème, au premier rang duquel, la raison du plus fort comme seule et unique loi. Exit l’honnêteté, la morale et les valeurs d’humanité et d’organisation sociale à la Jean-Jacques Rousseau. Bienvenue dans le monde de la violence et de l’impunité.
Mais si le scénario de cet ouvrage n’est pas le plus percutant, force est d’admettre que l’univers graphique de Nicolas Grand sort de l’ordinaire. Il faut toutefois rendre hommage à la qualité d’impression du label KSTR. Et à ce titre, Manioka doit se situer dans une catégorie à part, celle des œuvres repères, dont le lecteur se souvient probablement.
le tome2 qui clôture le scénario du tome 1 est parue en juin de cette année 2012 😉