Daby Touré, musicien citoyen du monde aux origines mauritaniennes, sort son troisième album : Lang(u)age. La facétieuse parenthèse de son titre nous invite à écouter ce nouveau disque comme une parole voyageuse.
On connaissait Daby Touré pour ses mélodies envoutantes et sa voix cristalline. Cet artiste mauritanien, repéré et mené au succès par Peter Gabriel, est déjà l’auteur de deux albums (Diam, Stéréo Spirit) reconnus sur la scène musicale internationale.
Lang(u)age ne renouvelle pas forcément la musique de Daby Touré. On peut à la fois s’en réjouir et en être déçu. D’abord, parce qu’on y retrouve avec plaisir la guitare aux harmonies si particulières qui fait la finesse de ses compositions. Ensuite, parce qu’on pourrait attendre d’un troisième album qu’il nous surprenne et nous emmène hors des sentiers battus.
Daby Touré avait habitué le public à son plurilinguisme musical : pular, wolof, anglais, soninké et arabe mauritanien se côtoyaient sur ses précédents disques. Lang(u)age fait la part belle au français et on y croise des paroliers et musiciens invités : Maxime Le Forestier, Oxmo Puccino (qui a sorti en septembre son nouvel album Roi sans carosse), Salomé Leclerc.
S’il se tourne un peu plus vers son public francophone, cet artiste à la vie voyageuse s’affirme toujours dans l’universel, à l’image du morceau éponyme Lang(u)age qui chante « la terre, l’amour,la pluie » comme langage originel.
L’album Diam signifiait paix et Stereo spirit revendiquait la musique comme spiritualité. Le nouvel opus Lang(u)age ne déroge pas aux thèmes de prédilection de Daby Touré et prône la tolérance, la diversité et la rencontre.
Certains morceaux tournent dans notre tête aussi bien que dans nos enceintes et s’il ne nous surprend pas, cet artiste continue de nous faire voyager au gré de sa musique résolument joyeuse et aussi douce qu’une après-midi passée à prendre le thé sous un vieux nim.
Photo : Courtoisie, Dabytoure.com