Dans l’album African Blues, l’étiquette Putumayo défriche les racines africaines de l’univers du blues à travers de quelques artistes du continent, de l’Amérique et de l’Europe.
L’opus de 12 titres s’ouvre sur la pièce Ni Koh Bedy de Mali latino, une chanson où la guitare est omniprésente, comme dans toute chanson à la recherche du qualificatif blues. Le Mali domine bien évidemment cet album.
Ainsi, Issa Bagayogo, autre Malien, propose une autre facette du blues malien avec Djigui, une pièce métisse qui puise dans les voix mandingues du chanteur, et de sa choriste, ainsi que dans ses rythmes mélodieux.
L’auteur-interprète Amar shundy, avec son style bien a lui, amène un peu de mouvement et de rythme, en ajoutant dans cet album (le titre Camel shuffle), le son de la guitare électrique, composante essentielle des « nouvelles » musiques touarègues.
Et la maison de disque a bien compris l’essence de ce blues touareg. «Le groupe Playing for Change en perpétuelle mutation – cette fois avec les rockers du désert Tinariwen et Keb M – montre qu’un très traditionnel blues en 12 mesures peut assimiler de nouvelles influences avec une étonnante facilité».
La pièce Dhow Countries est probablement la pièce qui puise le plus dans la tradition du blues américain, elle-même, fruit lointain d’un style africain qui aurait pu porter le nom de blues.
« C’est comme les deux moitiés d’un cercle, explique Dan Storper, directeur de Putumayo et collectionneur passionné de musiques du monde entier. Le blues trouve ses racines en Afrique, mais c’est aux États-Unis que le genre est apparu et s’est développé. »
Mais les deux véritables joyaux de cet album restent sans contredit la dernière chanson, et pour cause, Timba du Camerounais Mundo Valdo, de Londres, qui propose un blues d’Afrique centrale, et le duo Kalaban Coura qui réunit un Malien et un Belge.