Dans son documentaire Retour à Mandima, le cinéaste suisse Robert-Jan Lacombe revient sur son retour dans la ville qui l’a vu naître, Mandima, une petite bourgade au nord-est de la RDC, 15 ans après un départ qui l’a façonné pour la vie.
Suite de son premier film Au revoir Mandima (alors qu’il était encore étudiant au département de cinéma de la Haute école d’arts appliqués (Ecal) de Lausanne en 2010), ce nouveau documentaire de Lacombe est également une sorte de road trip nostalgique vers l’enfance, comme ce fut déjà le cas dans le premier acte.
« En 1996, j’avais dix ans quand j’ai quitté mon village natal au Zaïre – désormais République démocratique du Congo. »
Cette fois, le cinéaste a choisi de remettre les pieds sur les traces de son histoire. Plus d’une décennie après avoir quitté un Congo (encore Zaïre), en pleine guerre, l’enfant de jadis a voulu savoir ce que sont devenus ces anciens camarades de jeu, Watumu, Amosi, Hangi.
Le constat est cinglant. Rien n’a changé, mais tout à changé ! La majorité des garçons avec qui se faisaient les 400 coups sont à l’image du pays et du temps, figée sur la glace : la métamorphose du statut-quo. Trois des 4 gamins qu’il a connus n’ont pas fini le primaire et vivent une vie quasi misérabiliste. Le plus chanceux est étudiant en communication et travaille comme stagiaire dans une radio, Sun Radio FM, d’une autre petite bourgade. Le plus malchanceux a été tué pendant la guerre.
« Après avoir questionné ce moment précis à partir de souvenirs et de photographies dans mon court métrage «Kwa Heri Mandima», je retourne sur place quinze ans après, à la recherche de mes amis d’alors, sur les traces de mes racines, pour un voyage personnel. »
Tout comme le premier acte, le film Retour à Mandima a été présenté aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal, dans la compétition internationale courts et moyens métrage.
Retour à Mandima de Rob-Jan Lacombe
Production : École Cantonale d’Art de Lausanne
Suisse 2011, 40 minutes, VF