Jeppe on a friday, portaits de sud-africains

Jeppe on a friday est un peu la version sud-africaine du film À Saint-Henri le cinq septembre, lui même une réactualisation du film d’Hubert Aquin sorti en 1962.

Jeppe_FridayCette fois, la cinéaste Shannon Walsh a donc décidé de poser ses valises dans le quartier de Jeppe, à Johannesburg, capitale d’une Afrique du Sud encore marquée par tant d’années d’apartheid.

Tout comme elle l’avait fait à Montréal, la réalisatrice de H2OIL, s’est entourée de cinéastes locaux, et avec sa coréalisatrice sud-africaine, Arya Lalloo, l’équipe a su dresser un portrait de cinq personnes de cette cité, mieux, de cette communauté multi-tout genre, qui essayent de faire leur vie, malgré tout.

Il y a d’abord J.J. Maia, qui travaille dans l’immobilier et qui est difficile à saisir. Il est revenu d’Europe avec l’idée de construite une ville à la New York. Le patriarche du groupe est un indien d’origine, Ravi Lalla, qui vit dans le quartier depuis le début des temps, et qui s’en est bien sorti avec son commerce, en vendant notamment des cadres et des tableaux made in USA.

Il y a aussi l’immigré, Arouna Nassirou, béninois (marié à Zainab, une Malienne), installé depuis quelques décennies, qui a réussi, et qui raconte les horreurs de la xénophobie sud-africaine. Il a vécu 10 jours barricadés chez lui.

Tout au bas de l’échelle, il y a le héros de ce film, Vusi Zondi. Un Sud-Africain qui a connu la prison, et qui s’est réhabilité aux yeux de la société. Il est un peu à lui seul, une entreprise du genre éco-quartier.

Avec son pouce-pouce d’un genre ancien, il collecte ce qui peut être récupérable ici et là. Son rire est contagieux, son histoire triste, banale, mais son rêve de jardinier résume un peu le rêve de tout un pays : faire abstraction du passé, et essayer de bâtir une nouvelle vie, simple, réaliste.

Jeppe on a Friday

Il y a aussi Robert Ndima, leader d’une chorale traditionnelle zulue isicathamiya. D’autres portraits ont toutefois dû être coupés au montage : Alfred, un de ces Blacks Diamonds (bourgeoisie noire qui a émergé en Afrique du Sud) et les Zimbabwéens M. Gift, aveugle ; Lilian, jeune politicien réfugié.

Camera à la main, à l’épaule, gros plan-séquence, quelques voix hors-champ, Jeppe on a friday est un bon documentaire qui montre une autre facette de ce grand pays d’Afrique.

Bonne chose ou pas, il n’est point question du viol, fléau le plus dévastateur de ce pays, qui fait qui fait que toutes les 26 secondes une femme est violée et qu’un homme sur quatre admet avoir déjà violé une femme.

Jeppe on a Friday a été présenté en première mondiale au Rencontres internationales du documentaire de Montréal, le 09 novembre, dans la catégorie compétition nationale longs métrages.

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