Rendre la musique du monde séduisante pour le public occidental n’est pas le plus évident des défis. Sorties de leur contexte libre des contraintes des labels, les compositions passent souvent par un relookage nécessaire avant d’atteindre les bacs.
Bombino, virtuose de la guitare venu du Niger, n’échappe pas à la règle. Sur Nomad, c’est donc Dan Auerbach, des Black Keys, qui prend le fauteuil du producteur. Il emmène la troupe dans son studio de prédilection à Nashville, siège de la musique country.
Les premiers sons de l’album, le frottement des cordes d’une guitare, laissent cependant bien entendre que ce sont Bombino et son instrument fétiche qui tiennent l’affiche.
Sur ce morceau, les guitares grincent et les solos s’enchainent tandis que détone la voix du chanteur. Mais l’apparition des claviers sur le refrain surprend. Elle annonce une ouverture vers un nouvel horizon musical.
Le second titre, Ahulakamine Hulan, s’apparente à un exercice de transe. Un rythme répétitif aux percussions agrémenté d’un chant léger berce une chanson de tout juste 3 minutes, bien qu’elle aurait pu en durer facilement plus de 10.
La plupart des morceaux ne dépassent d’ailleurs pas les 4 minutes, une autre spécificité de l’album. Ils rentrent dans un format finalement assez classique alors que Bombino nous avait habitués à de plus longues improvisations.
Une production parfois trop ficelée, à l’image des nombreux effets, de la présence de synthés ou du pedal steel, ne parvient pas à tirer le meilleur du musicien touareg qui semble plus à l’aise sur les passage moins élaborés.
Nomad montre quand même l’entendue du chemin parcouru par cet artiste hors norme. Le temps où on l’appelait Bambino (« le gamin » en italien) est bien révolu.
Il se nomme maintenant Bombino, il est explosif et son boom ne fait que commencer.
La vidéo de Azamane Tiliade :
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