Trois questions à Marc-Henri Wajnberg, réalisateur du film Kinshasa Kids

De passage à Montréal pour présenter son film Kinshasa Kids, projeté en l’ouverture du 29e Festival international de films Vues d’Afrique, le réalisateur Marc-Henri Wajnberg a répondu à quelques questions.

«Kinshasa Kids » de Marc-Henri Wajnberg, qui met en vedette la jeune Rachel Mwanza
«Kinshasa Kids » de Marc-Henri Wajnberg, qui met en vedette la jeune Rachel Mwanza

Le style documentaire de votre film et le jeu d’acteurs ne permettent pas nécessairement de discerner le réel de la fiction. Comment avez-vous vécu la situation sur le terrain ?

J’étais parti pour faire un film sur la musique congolaise. J’ai décidé d’en faire un autre quand j’ai vu ces enfants de rue et ces gens aussi chaleureux. Je suis donc parti à Kinshasa à six reprises.

Je me baladais jour et nuit même si ce n’était pas simple tous les jours. Et puis j’ai fait un casting des enfants des rues. J’ai trouvé ces huit enfants dont Rachel [NDLR : Rachel Mwanza, nominée aux Oscars pour son rôle dans le film Rebelle].

Je voulais que ces personnages aient un rapport avec la musique. Je cherchais un musicien donc j’ai choisi une personne de la rue qui n’a jamais eu la chance de faire un disque. J’ai fini par produire son disque, car je n’arrivais pas à lui trouver de producteur. Et les enfants ont eux-mêmes composé leurs propres raps.

Ils ne se connaissaient pas entre eux. J’ai d’ailleurs loué une maison pendant plusieurs mois. Ils ont eu des cours de français et de musique. Chaque scène est répétée, mais je voulais garder l’énergie d’un documentaire.

RebelleRevenons sur cette rencontre avec Rachel Mwanza?

Rachel est une enfant des rues, donc je l’ai retrouvée au casting. Elle vendait de l’alcool et se prostituait de temps en temps. Elle avait une vie difficile. On a eu de la chance tous les deux de se rencontrer.

Quand j’ai fini mon tournage, le réalisateur de Rebelle est venu s’installer dans les mêmes bureaux. Il n’a pas cherché loin, il est venu et il l’a trouvé. Je l’ai entendu dire à Berlin qu’il l’a rencontré dans la rue dans un casting sauvage, mais c’est un mensonge. C’est le même producteur, le même bureau et la même équipe. J’ai travaillé cinq mois avec elle avant.

Vous dites vous sentir Africain. Quelle est votre réaction à la projection de votre film dans un festival tel que Vues d’Afrique ?

Je suis très honoré et très content que je sois dans ce festival. J’ai fait beaucoup de festivals, mais c’est la première fois qu’il y a un public si africain. J’ai donc entendu les réactions qui sont bonnes et les gens qui trouvent que le film est juste.

Propos recueillis lors de la soirée inaugurale du Festival Vues d’Afrique le 26 avril 2013. 

Marc-Henri Wajnberg

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