Bobby, un court métrage de 18 minutes du réalisateur tunisien Mehdi M. Barsaoui a été présenté à la 29e édition du Festival international de Cinéma Vues d’Afrique.
Bobby raconte l’histoire d’une amitié improbable entre un chien errant et un petit garçon, dans un pays, ou plutôt une culture, qui considère le chien comme un être sale, porteur du diable et de maladie.
Le film s’ouvre sur le départ du petit garçon vers l’école. Sur son chemin, il rencontre un petit chien avec qui il partagera quelques miettes de pain de sa poche. Une amitié proscrite par le père et la religion.
La majorité des scènes sont filmées avec une caméra au niveau du petit garçon. On voit donc rarement le visage des autres personnages en présence de l’enfant. C’est avec des gros plans et d’autres plans rapproché que le réalisateur livre une vision intimiste de l’histoire improbable de l’amitié entre l’animal et l’humain.
Dans Bobby, le père incarne non seulement la figure du patriarche autoritaire, mais représente aussi la haine envers l’animal, création divine, mais considérée comme impure dans l’Islam.
Le père devant sa télévision, regarde une émission religieuse qui traite des souris et des enfants, un prédicateur dénonce les dessins animes tel que Mickey Mouse et Tom & Jerry, appelant au meurtre de ces personnages. Une critique plus ou moins subtile de la montée islamiste post-révolutionnaire en Tunisie.
C’est en regardant chaque détail qu’on aperçoit cette critique subtile, incarnée non seulement par des propos religieux, mais principalement, et silencieusement, par le voisin, meurtrier à la barbe, derrière sa clôture. Un ennemi qui se cache tout près de la population, sans jamais vraiment apparaître.
BOBBY : court-métrage de Mehdi M. Barsaoui
Image: Hazem Berrabah
Production: Cinetéléfilms / 2013