Féfé a sorti son deuxième album solo, Le charme des premiers jours, il y a tout juste un mois. Invité pour la première fois en solo aux FrancoFolies, il est sur scène à Montréal avec son mélange de hip hop,de chanson française, de soul et de funk. Touki Montréal est allé lui poser quelques questions, une entrevue à la cool, accoudés au bar de la salle de presse quelques heures avant son premier concert.
Comment est ce qu’on aborde un deuxième album solo après avoir autant provoqué la surprise et l’engouement avec le premier ?
Qu’est ce qu’on laisse de côté, qu’est ce qu’on garde ? Déjà on a la pression! Quand j’ai fait le premier j’y allais vraiment sans savoir ce que ça donnerait, alors que ça marche autant c’était super. Pour le deuxième j’ai continué dans la même direction, j’avais vraiment envie de faire ce qui me plaisait et j’y suis allé.
Et puis on se dit aussi « on va m’attendre avec les mêmes deux titres qui vont tourner en radio tout le temps » et je ne voulais surtout pas entrer dans ça. Maintenant, je ne sais pas encore ce qui différencie vraiment les deux albums, à part une envie d’évoluer et d’aller plus loin, il faut que j’y réfléchisse!
Il y a un réel travail d’orchestration, avec notamment un orchestre qui revient régulièrement. Je trouve que ça donne un côté très cinématographique à ce disque. Est ce que c’est voulu, comment est-ce que tu as travaillé ?
Je commence toujours à la guitare chez moi, parfois la mélodie vient avant les paroles, d’autres fois c’est l’inverse. Une fois que j’ai le thème et que j’ai commencé à écrire, c’est là que je fais l’orchestration. Et c’est vrai que, depuis que j’ai commencé dans le rap, j’ai toujours voulu avoir un côté cinématographique.
J’adore les sons qui me font voyager, qui me font aller loin. D’ailleurs, pas forcément besoin de violon, une petite basse avec la bonne réverbe peut suffire. J’avais donc vraiment envie de ça. A la base j’aurais même voulu faire un moyen métrage. Cet album aurait du s’appeler « la folle journée de monsieur Féfé », une sorte de very bad trip où j’aurais raconté toute une journée en chansons, d’où ce côté cinéma.
Tes textes sont toujours aussi travaillés, on pourrait en retenir deux : Gaule et Doux pays, l’un sur la France et l’autre sur le Nigéria. Gaule d’abord, tu dis que la France, lorsque tu lui offres une rose, ne fait qu’en compter les épines.
Gaule, c’est le constat de ce que j’ai vécu sur la longueur avec la France, même si je crois que ça s’améliore. Mais c’est vrai que dès que je sors d’une grande ville je ressens ce petit préjugé. C’est comme ça, l’humain a peur par nature et le racisme est une expression de cette peur. Plus je grandis mieux je le prends, disons qu’on ne peut pas en vouloir à l’ignorance et la bêtise.
C’est douloureux mais c’est surtout triste pour ces gens là. Et le Nigéria, pourquoi l’envie d’en faire une chanson? Parce que, pour commencer, je voudrais que mon prochain album soit africain et je voulais déjà aborder ça. Ensuite, cette chanson je la referai encore et encore sous différentes formes. C’est un thème important, même si je ne l’avais jusque là jamais abordé.
Et au delà du Nigeria, la question du continent africain me tient à coeur. Je ne suis ni revendicatif ni révolutionnaire, je n’ai que ma musique, mais il y a des choses qui me heurtent, et les injustices auxquelles fait face le continent africain, l’hypocrisie occidentale, tout ça me rend dingue.
Un album africain, ça serait quoi alors?
Je n’ai pas envie de faire un album world, ça sera avant tout africain pour moi. Je ne vais pas arriver en boubou avec une kora. Je viens du rap et du béton je ne m’enlèverai pas ça. Mais j’ai besoin de ce retour au pays et j’ai besoin de faire la paix avec ce côté nigérian en moi.
Bien sûr, j’ai été élevé à l’africaine mais je ne suis allé qu’une fois au Nigéria, je ne connais pas le pays de mes parents. Et en plus de ça je fais partie du peuple yoruba qui a été beaucoup déporté. On en retrouve des traces à Cuba, à Bahia entre autres. J’ai envie de faire de la musique qui raconterait ces histoires qui se répondent. Quelque chose de personnel, mais qui dise aussi qu’il n’y a que des liens dans la musique, qu’il n’y a pas de barrières.
Tu viens à Montréal pour la première fois en solo. Ici les gens te connaissent moins qu’en France, qu’est ce que ça fait?
J’adore, j’aime bien les défis! J’aime bien commencer en bas, il y a moins de pression, moins à prouver, les gens qui viennent te voir ne te connaissent pas et ça ne peut que leur faire une bonne surprise!
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