Didier Awadi, le rappeur sénégalais et panafricaniste est venu présenter à Montréal son dernier album Ma révolution aux Francofolies. Le militant Didier Awadi a présenté pour l’occasion les titres de son dernier album Ma révolution.
Trois ans après sa dernière participation au festival, le rappeur sénégalais était de retour pour le plus grand plaisir des spectateurs qui se sont présentés en masse devant la scène. C’est à croire que tous les amoureux de Montréal s’étaient donné rendez-vous à l’angle de Clark et de Saint-Catherine pour applaudir le rappeur sénégalais.
Le rap sénégalais a un son très particulier. Réellement installé et reconnu internationalement, il doit son succès à une génération de pionniers qui lui a ouvert la voie dans les années 90 : Awadi en est un.
Ancien du Positive black soul, il fait partie de ceux qui ont posé leur marque. Son dernier album, Ma révolution prolonge son discours de toujours et souligné avec doigté par le précédent, Président d’Afrique : comment continuer le combat des pères fondateurs (en vrac : Thomas Sankara, Samory Touré, Nelson Mandela, etc.)
En concert le 19 et la 20 juin aux Francofolies de Montréal, il a offert une prestation à l’image de sa musique : engagée et énergique.
Le ton a été donné dès le morceau d’ouverture Par ce qu’ils disent. Didier Awadi a bien compris comment amadouer le public québécois. Les paroles de ce morceau ont vite fait de toucher les Montréalais : «quand le peuple en a marre […] les étudiants dans la rue […] avec des flics dans la rue».
Cet écho entre Montréal et Dakar n’a cessé de résonner ensuite. Il faut dire qu’avec l’arrestation récente du maire par intérim de Montréal, il était facile de trouver un premier point commun : la corruption.
Voilà pour le discours. Côté musique, on a pu entendre un mélange bien dosé de rap, hip-hop, reggae et accents plus traditionnels d’Afrique de l’Ouest.
L’accueil qu’il y a à Montréal, j’ai jamais vu ça de ma vie.
On retiendra une envolée aux airs de mbalax et surtout un morceau extrait du précédent album Mandela, accompagné par des choeurs des musiciens à vous donner des frissons.
Héritage culturel oblige, Awadi a rendu hommage à celui qu’il a qualifié de père de l’Afrique du sud, Nelson Mandela actuellement hospitalisé.
Par ailleurs, une belle reprise de la pièce de Bob Marley, Stir It Up, a réussi à faire chanter ceux qui ne connaissaient pas Awadi. L’air conquis du public en disait long sur l’énergie communicative du musicien sénégalais.
Didier Awadi a offert un bon concert, peut-être un peu court, mais voilà, c’est le jeu des francos. Pourtant le public en redemandait.
Alice Lefilleul et Nabiha El Hafi