Pour son premier spectacle au Festival Juste Pour Rire, l’humoriste Claudia Tagbo a su séduire le public de la Cinquième Salle de la Place des arts de Montréal. Retour sur ce beau moment de près de 2h.
Arrivée sur scène comme une boule d’énergie sur une chanson hip-hop, sur laquelle elle se lève et se brosse les dents d’ordinaire, Claudia Tagbo n’a jamais perdu sa fougue tout au long de ce rendez-vous avec les Montréalais. Bien au contraire.
Les nombreux spectateurs qui étaient venus acclamer leur idole ou découvrir la « lanceuse de javelot » en auront certainement eu pour leur argent, notamment avec le final de son spectacle, sorte d’hommage au gospel des afro-Américains.
Dans son spectacle Crazy, la Franco-Ivoirienne ne fait pas que raconter ses histoires, écrites pour la plupart avec son ami Fabrice Éboue. Elle chante aussi, avec une belle voix, à la Alicia Keys, et danse. Un peu comme un Rachid Badouri, Claudia est une touche à tout. Break danse, hip-hop ou encore claquette, elle s’amuse sur scène comme le Lavalois le faisait dans son spectacle Arrête ton cinéma!.
Comme plusieurs, l’humoriste avait une victime ce jour-là : Francis, copain de Sylvie, sur qui toutes les foudres étaient adressées. Avec lui, elle est revenue sur l’amour et les relations hommes femmes, notamment sur ce que les hommes ne devraient jamais faire, au premier rendez-vous (diviser la facture au restaurant), comme en couple (utiliser le sel et le poivre comme prétexte…).
Mais il y avait d’autres cibles et sujets. Citons les publicités de shampoing pour femme, qui lui sont interdites (difficulté à coiffer ses cheveux crépus), de certains sports et activités qui lui sont interdites, entre autres, la piscine, de l’éducation des enfants par les parents africains, ou encore des chips des diasporas africaines.
Sur ce dernier sujet, la « tornade » Claudia Tagbo a répertorié plusieurs sortes comme le tchip quotidien, qu’on peut faire au marché (6 $ c’est cher, tchip) ou le tchip «de la fille qui n’a pas le même budget que toi» pour les bottes.
À la fin du spectacle, la tornade a eu droit à des hurlements et à une ovation méritée qui l’a sans doute confirmer dans ses idées : Montréal est vraiment une ville de ouf. « J’adore Montréal », a dit a plusieurs reprises l’humoriste.
Née à Abidjan, Claudia Tagbo a grandi à Alès, dans le Sud de la France. Elle se découvre dès son plus jeune âge une passion pour l’Art en général et pour le théâtre en particulier.