Après un album largement écoulé, Cheese, et un surtout single qui restera à jamais gravé dans la mémoire collective, Alors on danse, l’artiste belge Stromae revient avec un deuxième album déjà promis à un bel avenir, Racine carrée, chez Universal Music.
Qui n’a jamais eu l’occasion de bouger son popotin sur l’envoûtante Alors on danse, tube planétaire, mixé et remixé à l’infini par les DJ des quatre coins de ce monde ? Hier à Bruxelles, aujourd’hui à Ibiza et peut-être demain à Montréal, on dansera encore et toujours sur les mélodies déjantées de ce virtuose.
Avec Racine carrée, Paul Van Haver alias Stromae a repris le studio et sa baguette magique exactement où il s’était arrêté, notamment sur la pièce Ta Fête, dans laquelle il utilise à satiété sa voix si caractéristique. «Tu sors trop, du moins, c’est ce qu’ils disent.»
Celui qui a écrit et composé son premier album Cheese dans sa chambre a su créer un véritable engouement en orchestrant un buzz sur mesure avec le titre Formidable qui ne cesse d’affoler le web avec près de 15 millions de vues depuis.
C’est aussi le cas pour Papaoutai qu’Universal décrit comme le «tube de l’été», et qui aborde la vie d’un orphelin sans son papa. Son père rwandais est mort pendant le génocide. Aux âmes sensibles, mettez votre cerveau à off et profitez de la musique, à saveur congolaise.
«Tout le monde sait comment on fait des bébés, mais personne ne sait comment on fait des papas […] Hein sacré papa ! Dis-moi où es-tu caché ! Ça doit faire au moins mille fois que j’ai compté mes doigts.»
Stromae n’est pas que rythmique. Dans ses projets, Il y a aussi de la place pour des sujets moins légers. Il peut même être engagé. Abandon, cancer, rupture, amour sont autant de thèmes assez graves que l’artiste manie plutôt bien.
Les titres Batard, Tous les mêmes et Humain à l’eau contrastent avec les rythmes ludiques de l’artiste. «Moi humain papou. Primaire et pas vous ? Si évolué c’est ça ! Moi j’évolue pas pour un sou», illustre à la perfection ce constat.
Que dire également du titre Ave Cesaria, sublime et resplendissant hommage à Cesaria Evora, la diva capverdienne décédée en 2011, célébré comme il se doit.
«Evora, Evora […] Les effluves de rhum dans ta voix font tourner ma tête […] Ave Cesaria, chapeau pour la route à pieds. Obrigade, tu embrigades des millions de soldats dans ta patrie […] Une de perdue c’est çà, je te retrouverais, c’est sûr, c’est sûr…»
Sur Carmen, l’artiste belge propose sa version moderne et 2.0 de ce tube largement repris dans le monde. «L’amour est comme l’oiseau de Twitte. On est bleu de lui seulement 48h. Garde à vous et chacun-pour-soi.»
Le dernier titre de l’album, AVF (allez vous faire foutre), chanté en trio avec Orelsan (également présent sur Ave Cesaria et Carmen) et Maître Gilms propose un mélange de genre pas forcement déplaisant pour qui veut bien se donner le temps de l’écouter.
Album de l’année, martèlent les critiques. Album unique ? Indéniablement. Virtuose, maestro, chanteur populaire, musicien d’avant-garde, les qualificatifs pullulent.
Avec son Racine Carrée, Stromae prouve deux choses. D’abord que le succès de son premier album n’était pas éphémère. Surtout, avis aux sceptiques, il faudra indubitablement compter sur cette voix et cette singularité dans les prochaines années.