Je reviendrai à Tombouctou : un chef touareg témoigne

Dans Je reviendrai à Tombouctou, un ouvrage que plusieurs devraient lire pour cerner les contours d’un conflit presque sans fin, le chef touareg Shindouk Ould Najim revient sur l’histoire de son pays et propose son analyse personnelle de la situation.

Voir l’entrevue avec Shindouk Ould Najim

«Ce document porte un regard inédit sur le conflit et donne, pour la première fois, la parole à un chef touareg de Tombouctou, qui a accepté de raconter son histoire personnelle étonnante et de partager son sentiment sur les événements au Mali.»

reviendrai-a-tombouctou-chef-touareg-temoigne-1368927-616x0Marié à une Canado-américaine, Shindouk Ould Najim  est parti en mars 2012 de son fief, à 120km au nord-est de Tombouctou, pour rejoindre le froid du Grand Nord au Canada, en Nouvelle-Écosse précisément.

Que s’est-il passé depuis la dernière fois que ce chef exilé de la communauté des Oulad Najim avait quitté sa terre pour la Mauritanie, dans les années 1990.

Shindouk retrace son parcours et raconte l’histoire de sa communauté, l’origine des problèmes et selon lui, les causes du conflit et de la cassure entre Maliens.

Qui est Iyad Ag Ghali ? Ibrahim Ag Bahanga ? Comment a été formé Ansar Eddine, le MLNA, AQMI ? Autant d’autres réponses à des questions pointues.

«Je crois qu’une page de notre histoire s’est tournée avec la crise de 2012. Il nous faut à présent panser nos blessures et construire un pays nouveau. Un État qui fonctionnera sur des bases différentes de celui qui a fait faillite. De toute manière, nous n’avons pas d’autre alternative raisonnable.»

Shindouk Ould Najim

Le lecteur découvrira par exemple que le mot Azawad n’est pas une trouvaille de l’année 2012, qu’islamistes, autonomistes et truands se partagent le désert. Il en apprendra également sur le laxisme du gouvernement malien et sur les origines du départ inexplicable d’Amadou Toumani Touré (ATT), à quelques mois d’une présidentielle à laquelle il ne devait pourtant pas participer.

Ce sont bien évidemment des opinions qui n’engagent que l’auteur, particulièrement Shindouk Ould Najim, mais ce dernier les assume totalement. Il en profite au passage pour tacler ceux qui en veulent aux «teints clairs», les assimilant à tort aux islamistes. «Différence de race, de culture et de mode de vie (…), quand les Maliens du Sud parlent du Nord, on a souvent l’impression qu’ils parlent d’un autre pays», souligne-t-il.

Dans Je reviendrai à Tombouctou, Shindouk Ould Najim, ainsi que Laurence Ammour (sociologue et analyste en sécurité internationale, chercheure associée à Sciences Po Bordeaux et consultante), Jean-Luc Peduzzi, spécialiste des questions de sécurité dans la bande sahélo-saharienne dressent des constats, se posent plusieurs questions et proposent quelques pistes de solutions.

Je reviendrai à Tombouctou : un chef touareg témoigne, de Laurence Aïda Ammour, Shindouk Ould Najim et Jean-Luc Peduzzi, publié par Ixelles éditions (Bruxelles, Belgique).

 

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