La première ministre du Québec, Pauline Marois, a rencontré mercredi soir, à Québec, le secrétaire général de la Francophonie et ancien président de la République du Sénégal.
Dans un communiqué, le Bureau du premier ministre a fait savoir que les discussions ont porté sur le Québec dans la Francophonie et les préparatifs du XVe Sommet de la Francophonie qui se tiendra l’an prochain à Dakar, au Sénégal.
Il a également été question de la création des Bourses Abdou-Diouf, destinées à de jeunes Québécois pour la réalisation d’un stage au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
«La création de ces bourses reflète l’attachement et la préoccupation constante du secrétaire général envers la jeunesse, a fait savoir Mme Marois. C’est grâce aux jeunes que la Francophonie maintiendra son influence et que la langue française demeurera vivante.»
Trois bourses seront offertes chaque année à de jeunes Québécois pour leur permettre de vivre une expérience de travail au sein de l’OIF et des organisations francophones.
En plus de la rencontre avec la première ministre, M. Diouf a également rencontré les parlementaires de la 40e législature réunis à la salle de l’Assemblée nationale. À cette occasion, le président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon, lui a remis la Médaille du Président, la plus haute distinction décernée à l’Assemblée nationale du Québec.
Lors de son allocution, Abdou Diouf a entre autres plaidé en faveur du multiculturalisme et d’une réforme des institutions internationales. Il est aussi revenu sur son attachement au Québec.
«J’ai toujours été très sensible à la devise du Québec, «Je me souviens», qui ne sonne pas, à mes oreilles, comme l’expression d’une forme de nostalgie, mais comme l’expression d’une volonté de résister, de lutter, d’avancer, par respect pour le passé et en hommage à l’avenir, a-t-il déclaré. Et c’est dans cet esprit, qu’à quelques mois de la fin de ma mission de Secrétaire général de la Francophonie, je veux saisir l’occasion de ma présence solennelle au sein de cette haute assemblée, pour vous dire, du plus profond du cœur : du Québec, des Québécoises et des Québécois, à jamais je me souviendrai.»
Abdou Diouf a été élu secrétaire général de la Francophonie au Sommet de Beyrouth en 2002. Entré en fonction en 2003, Il a été réélu une première fois en 2006, lors du Sommet de Bucarest, puis une seconde fois, en 2010, au Sommet de Montreux.
À quelques mois de la fin de son mandat de secrétaire général de la Francophonie, Pauline Marois a profité de l’occasion pour rendre hommage à son illustre invité.
«À la barre de la Francophonie, vous avez constamment veillé à ce que soit respecté le statut de membre de plein droit du Québec et avez, à maintes reprises, manifesté une grande confiance à son égard, a souligné encore Pauline Marois. Vous nous avez montré, Monsieur le Secrétaire général, que le destin du français nous appartient. Que le destin de cette langue se joue dans le cœur de ceux qui la parlent », a-t-elle affirmé.
Le lendemain de sa rencontre avec les parlementaires, Abdou Diouf avait rendez-vous à l’Hôtel Hyatt Regency et la communauté d’affaires montréalaise, dans le cadre des conférences du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
Au programme, «La Francophonie : une réponse originale aux nouveaux défis des relations internationales». Il sera notamment question du rôle pour la Francophonie dans la diplomatie internationale, de la crise en Égypte, Mali et Tunisie, de la langue française et des politiques économiques pour l’espace francophone.