Rokia Traoré a donné un concert vendredi dernier, au club soda, dans le cadre du festival jazz à l’année. Elle venait nous présenter son dernier album, Beautiful Africa, écrit en partie en réaction aux événements dramatiques connus par le Mali ces deux dernières années.
On connait Rokia Traoré pour sa voix exceptionnelle et son répertoire empruntant autant à la musique malienne qu’au jazz et autres influences plus occidentales croisées dans son parcours d’enfant de diplomate.
C’est donc sans surprise pour le public qu’elle est entrée sur scène accompagnée d’un batteur, d’une guitariste, d’une bassiste et de deux choristes, mais aussi d’un joueur de n’goni (instrument à corde mandingue).
La belle voix de la chanteuse malienne a porté le spectacle, soutenue par des musiciens de talent et une scénographie sobre et efficace. Nul doute que les spectateurs venus pour écouter une prestation jazz et se laisser aller aux mélodies world de Beautiful Africa en sont repartis ravis.
Il faut dire que le talent de Rokia Traoré n’est plus à prouver, et lorsqu’elle pousse sa voix nue accompagnée par sa seule guitare, il est difficile de ne pas être touché.
On aurait néanmoins aimé l’entendre échanger un peu plus. La diva est restée assez froide, semblant
plus attentive à ses musiciens qu’à son public, parlant peu, souriant parfois.
L’album est pourtant construit autour d’un discours politique stimulant : chasser les clichés doloristes et montrer le continent Africain sous un jour positif et au delà des clichés. Pourquoi alors avoir fait l’économie d’entretenir le public montréalais de ces problématiques-là?
Photo : Courtoisie Facebook