Dans Mamada, paru aux éditions Paquet, les auteurs de la BD reviennent sur le thème du déracinement de l’être humain.
Que se passe-t-il si on sortait une personne de son environnement et qu’on l’expédiait à 100 000 lieux (9000 km en réalité) de ce qu’il connaît?
Comme l’illustre la couverture, une dame qu’on imagine africaine se retrouve dans un métro sous terrain, en plein cœur d’une grande métropole urbaine. Elle n’a ni montre, ni cellulaire, ni manteau.
Lors d’une partie de chasse incongrue, Mamada, cette mère de famille et chef de clan croit avoir trop usé de la force magique de son charlatan de sorcier.
Dans un français impeccable, l’auteur David Ratte illustre à merveille comment d’une baguette magique, forcement chinoise, cette femme de la tribu des Himbas en Namibie va affronter sa pire crainte.
« Mamada n’aime pas les jeunes. Elle n’aime pas les touristes. Et elle méprise les blancs.
D’ailleurs, à bien y réfléchir, elle n’aime pas beaucoup les Chinois non plus. Et pour cause, un jour une capsule spatiale « made in china » s’écrase juste à côté d’elle. Une substance étrange s’en échappe et la contamine. »
Si le lecteur averti craindra le risque du scénario facile qui renvoie l’autre à ces sauvageries, force sera de constater que les auteurs ont tenté avec beaucoup de précautions de rester objectifs.
Bref, David Ratte, qui a délaissé un peu sa série Voyage des Pères (Prix international de la BD chrétienne au festival d’Angoulême 2008 et prix du Jubilé en 2011), propose dans ce premier épisode, un nouveau personnage haut en couleur, c’est le cas de le dire, qui devrait montrer différentes facettes au cours de sa (longue ?) vie. Comme on dit dans ces cas-là, affaire à suivre !