Trois ans après la sortie de l’album Ethnophony, Fredy Massamba, originaire du Congo-Brazzaville, a repris les mêmes ingrédients pour un nouvel album, cette fois mixé par Russell Elevado. De passage à Montréal, en janvier 2014, il s’est confié à Touki Montréal, abordant au passage la question de la place des instruments africains dans la musique actuelle ou encore la stagnation de la musique d’Afrique centrale.
On ne se trompe pas avec celui qui a collaboré avec Les Tambours de Brazza, Zap Mama, Didier Awadi ou encore Manou Gallo. D’abord et surtout à cause de la voix si caractéristique de celui qui prône l’unité africaine.
Artiste résolument engagé, Fredy Massamba a confié que son premier album a été construit et conçu en mode «impro» et «open mic», après une rencontre avec le Suisse Fred Hirschy, à Dakar, au Studio Sankara de Didier Awadi. L’idée était de mélanger sa connaissance Soul et hip-pop avec un rythme soul-Jazz.
Son combat à lui est de trouver une place prépondérante aux instruments du continent dans la musique dite «actuelle». De ces nombreuses collaborations, Fredy Massamba retient les mots «vision», «expérience» de ces «stages». C’était des moments de «le bonheur».
«Ces collaborations m’ont ouvert beaucoup dans l’esprit, dans la façon de voir les choses», a-t-il confié.
Précisément, Fredy Massamba estime avoir compris que sa «culture, c’est une culture, mais la culture de l’autre est aussi importante».
Ces stages, comme il les appelle, lui ont notamment fait comprendre que «[son] pays [avait] de la valeur», par exemple, lorsqu’avec Zap Mama, il a su «ramené quelques choses de nouveau avec ses flûtes pygmées».
S’il regrette l’influence exagérée de la rumba congolaise et de tous ses dérivés sur le rayonnement de la musique d’Afrique centrale, Fredy Massamba ne désespère pourtant pas. Mieux, il rêve du jour ou toutes les musiques, tous les rythmes, toutes les langues de sa région natale influenceront les musiques en vogue.