Le grand reggae man ivoirien Tiken Jah Fakoly a ouvert la 28e édition du festival Nuits d’Afrique, dont il est le parrain. L’occasion pour Touki Montréal de lui poser quelques questions et de revenir sur Dernier appel, son huitième album sorti début juin.
Dernier appel est le titre de votre huitième album. Cela tire manifestement une sonnette d’alarme, mais est-ce votre dernier appel ?
Ce n’est pas du tout mon dernier appel, mais c’est un appel urgent. Il y a urgence par rapport à l’union des pays africains, parce que si l’Afrique reste divisée en petit pays elle sera toujours faible.
Si aujourd’hui des pays comme les États-Unis ou la Chine sont forts, c’est parce qu’ils sont grands en potentiel humain et technologique. Je pense que l’Afrique a son rôle à jouer dans ce monde. Quand on sera unis, on pourra se faire écouter et arrêter de recevoir des ordres.
Vous parlez justement d’une Afrique qui va se réveiller, mais est ce que la machine n’est pas déjà en marche ?
La machine est en marche, ça fait 54 ans que nous sommes indépendants, mais il y a encore beaucoup à faire.
Il faut encourager l’éducation, la stabilité, sortir des épisodes « coups d’État » qui nous ramènent toujours en arrière. Donc oui, la machine est en marche et ne va plus s’arrêter parce qu’avec les réseaux sociaux et le monde globalisé les informations circulent très vite.
Vous avez enregistré et produit cet album dans votre nouveau studio à Bamako, qu’est ce que ça a changé dans votre façon de le concevoir ?
Dans cet album nous avons utilisé une quinzaine d’instruments traditionnels, alors que pour le dernier album nous en avions utilisé seulement deux ou trois. On a commencé l’enregistrement à Paris, on est passé par Bamako, où on a ajouté les enregistrements traditionnels et on a fini le mixage à Londres.
Nous avons envie de donner longue vie au reggae, de rendre concrète la prophétie de Bob Marley qui disait qu’un jour le reggae va retourner à la source, que le reggae prendra sa vraie place. Aujourd’hui, avec le message engagé que nous portons, je crois qu’on peut dire que le reggae en Afrique a pris sa vraie place.
Ces instruments traditionnels sont effectivement de plus en plus présents depuis votre dernier album. Est-ce que vous prenez un tournant musical ?
Je pense que oui. Désormais sur tous les albums de Tiken Jah il y aura beaucoup d’instruments traditionnels parce que nous avons besoin de faire passer notre message à un public un peu plus large.
On remercie vraiment le public roots reggae puristes de nous avoir poussés, mais on a besoin de faire passer notre message à un public plus large.
Donc oui, on va utiliser de plus en plus d’instruments traditionnels parce qu’il y en a des milliers. Je pense que si les Jamaïcains avaient eu tous ces instruments à disposition ils les auraient utilisés. On a la chance de les avoir et ça serait dommage de passer à côté.
Les titres Tata et Saya se démarquent vraiment du reste de l’album, que représentent-ils ?
Tata est un hommage que je rends à la mère de ma fille décédée en 1997. Je lui rends hommage parce que c’est une personne qui a beaucoup souffert pour moi.
Et Saya c’est la mort. J’ai perdu ma mère en 2008 et ça a été très difficile pour moi. Des gens autour de moi ont également perdu des parents et tout cela m’a donné la preuve palpable qu’il faut que je m’apprête à partir un jour.
Il ne faut pas avoir peur de la mort parce que c’est un passage obligé, c’est une des seules justices sur terre, tout le monde est obligé de passer par là.
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