Hocine Boukella, alias Elho, alias Cheikh Sidi Bémo, a enflammé les planches du Cabaret du Mile End ce samedi 12 juillet à l’occasion de la série grands événements des Nuits d’Afrique.
Accompagné notamment par le saxophoniste Damien Flo, ainsi que du batteur montréalais, Guillaume Landry et du bassiste Patrice, Hocine a réussi à animer toute la salle au rythme de son gourbi-blues.
Au programme, son opus Âfiya, un album qui porte le titre d’une deuxième chanson et reprise contre la peine de mort, des chants de matelots kabyles et enfin des classiques.
Le spectacle s’est ouvert tranquillement avec des chansons telles que Boudjeghlelou et Isefra. Il a enchaîné en présentant quelques titres de son nouvel album comme Oylum, une reprise d’une chanson turque puis une autre reprise, cette fois-ci du répertoire rai algérien: Bouya Chab Rassi de Cheikha Rimiti.
Comique et authentique, Elho a poursuivi avec I don’t want to leave my bed : « une chanson pour le marché américain, mais qui n’a pas bien marché… on sait pas pourquoi ».
Les classiques y étaient bel et bien présents. Sidi Bemol et son groupe n’ont pas manqué de présenté la légendaire chanson contre la peine de mort, El Bandi, ainsi que Saadiya, Makayn Walou et Serqou.
Ce soir là, c’était un spectacle hommage à la culture kabyle, au peuple et sa souffrance. Sidi Bemol a touché le public, berbérophone ou pas, avec sa chanson Étranger.
Engagé politiquement, mais sans militantisme, cet artiste tous azimuts demeure une bête de scène, Après tout ce temps, il réussit à se renouveler sans jamais tomber dans la monotonie du style. Indéfinissable, il est pour certain l’inventeur du Gourbi Blues, pour d’autre l’expression de l’art de rue, celui de cette génération d’immigrants, de jeunes frustrés par les injustices.