Meklit montera pour la troisième fois sur une scène montréalaise, le 18 juillet, au Gesù, dans le cadre du festival Nuits d’Afrique. La chanteuse éthiopienne y présentera notamment les titres de son nouvel album, le puissant «We Are Alive».
Lorsqu’elle avait donné son premier concert à Montréal, en juillet 2011 au Cabaret du Mile End (où elle est revenue en 2012), on la présentait sous le nom de Meklit Hadero. Trois ans plus tard, la chanteuse éthiopienne se fait désormais simplement appeler Meklit («Celle qui connaît l’équilibre des choses» en éthiopien ancien). «En Éthiopie, quand on parle de chanteurs, de médecins ou même des voisins, c’est votre prénom qui vous définit. Meklit, c’est qui je suis en tant que chanteuse. Pour ce qui concerne le reste de ma vie, je suis Meklit Hadero», raconte l’artiste.
Meklit, qui réside aujourd’hui en Californie, se montre élogieuse lorsqu’elle évoque le festival Nuits d’Afrique : «San Francisco n’a pas de festival de musique africaine. C’est un gros manque pour cette ville où je vis.
Grâce à ce genre d’événement, il est possible de voir la vraie diversité des cultures en Afrique. Les gens ont généralement une vision tellement étroite de ce continent. Ils pensent au chaos, à la pauvreté… On a besoin d’en montrer la beauté».
Elle-même tente d’en faire de même avec le Nile Project.
Lancée en 2011 avec l’ethnomusicologue égyptien Mina Girgis, cette initiative entend organiser des événements combinant différentes disciplines (à commencer par la musique) pour sensibiliser les populations sur des questions culturelles, environnementales ou économiques touchant les pays situés autour du Bassin du Nil.
«On avance, se réjouit la chanteuse éthiopienne. Après une résidence en Ouganda et en Égypte, on est même parvenu à organiser une tournée sera aux États-Unis début 2015».
Vendredi soir, sur la scène du Gesù, Meklit fera découvrir au public montréalais quelques exemples de la culture africaine. Près 25 minutes de chansons éthiopiennes sont au programme. Parmi elles, «Kemekem», qui figure sur le dernier album de la chanteuse, «We are Alive». Cette chanson populaire en Éthiopie, découverte par Meklit grâce à un professeur lui aussi émigré en Californie, est une ode à la coupe afro d’une jeune femme.
Sorti au printemps dernier, «We Are Alive» garde la même émotion que le précédent album solo de l’artiste, «On a Day Like This» – entre temps, Meklit a collaboré à deux autres opus, dans le cadre du trio CopperWire puis avec Quinn DeVeaux. La voix touche par son authenticité et sa profondeur, servie par des musiques aériennes qui évoquent tant la nostalgie, les doutes que la joie. «Cet album célèbre la vie, tout en prenant en compte les obstacles qu’il faut affronter», résume la chanteuse. Un univers qui devrait fasciner, une nouvelle fois, le public de Montréal.