Blanche et Youssoupha au Zoofest 2014

La sixième édition du festival Zoofest continue de développer ses relations France-Québec avec la présence de Blanche et Youssoupha Diaby, en double tête d’affiche à l’espace Zoofest.

Blanche_Courtoisie_Zoofest20142Issues tous les deux, du Jamel Comedy Club, ils présentaient cette année, en 30 minutes chacun, leurs deux univers diamétralement opposés : la déprime féminine pour l’une et du stand-up 100 % dents blanches pour l’autre.

Avec da petite voix et son ton à en faire déprimer plus d’un, Blanche est arrivé calmement sur scène et a pris place derrière le micro. Ce petit bout de femme totalement sinistrée par sa dernière séparation a évoqué ses galères du moment avec un sarcasme efficace.

L’humoriste française a analysé les possibles raisons de sa rupture. Elle est revenue sur le manque de communication dans un couple.

« Nous on communique trop, tout le temps, les grands-parents ils ne se parlaient pas et leur couple durait ».

Elle a critiqué les looks des hommes en général et plus particulièrement les barbes fournies des hommes montréalais. « On ne sait jamais qui est moche avec cette barbe ».

Blanche pique et le fait bien. Elle arrive à prendre des situations réelles et à avoir le bon mot avec un ton acerbe à souhait. La Française n’hésite pas à choquer son auditoire en révélant des moments intimes. « Je me branle souvent », a-t-elle souligné. Elle s’est aussi plainte des hommes qui parlent en faisant l’amour : « Vous imaginez si nous, les filles, on parlerait comme des mecs, ça ferait, t’es dehors, t’es dedans, t’es dehors, t’es dedans ».

Le public a ri de sa déprime.

Youssoupha Diaby-01 Le contraste est saisissant au niveau énergie et sourire lors de l’arrivée de Youssoupha Diaby, nouveau venu dans l’univers du stand-up en France et première fois au Québec.

Il a un tout autre style que celui de Blanche, qui n’est pas sans rappeler un certain Thomas Ngijol. La comparaison est rapide et surtout inadéquate, car comparer deux humoristes ensemble n’est pas la meilleure des analyses.

Seulement là, il est évident que les sujets abordés par Youssoupha peuvent rappeler ceux de son prédécesseur au Jamel Comedy club : communautaires (Blancs, Arabes, Chinois, Noirs), les répliques envers certaines personnes du public ou certains mini sketches.

Un grand éventail de thèmes est abordé par le grand comique de 23 ans. Il a parlé de son problème de taille (« Tu devrais jouer au basket et vous croyez que lorsqu’au japon on croise un obèse on lui dit, tu devrais faire sumo? »), de ses problèmes de jeunesse, de l’actualité, de ses relations amoureuses.

Diaby a parlé avec adresse des différences et génère de la bonne humeur au sein de la salle, son sourire étant très communicatif et très présent durant la totalité des 30 minutes.

Bref, cette soirée double tête d’affiche a été vraiment agréable dans son ensemble, avec un coté éclectique qui fonctionnait bien.

Mention spéciale à Blanche dont les qualités scéniques et d’écritures sont évidentes et qui reste comme une belle découverte de cette édition 2014. Quant à Youssoupha, le talent est là, il ne lui reste plus qu’à trouver le meilleur moyen pour plus accrocher encore un auditoire qui peut s’éparpiller par moments.

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