Auteur de quatre albums en carrière, le Camerounais Henri Dikongue a repris le chemin du studio pour un cinquième album prévu l’année prochaine. De passage à Montréal, dans le cadre du quinquennat de Ngond’a Sawa ô Canada, il a bien voulu répondre aux questions de Touki Montréal.
Henri Dikongue est un homme ouvert, toujours à la recherche du bonheur qui planche actuelle sur un nouvel album, dont la sortie est prévue au courant de l’année 2015.
Comme souvent, les textes de cet opus seront engagés, souligne au téléphone cet humaniste qui milite pour la paix.
« Je suis toujours à la recherche du bonheur, bonheur de la paix, richesse pour tout, dit-il. Je ne suis pas satisfait de l’image du monde. »
Selon lui, « avec des paroles, on arrive quand même à faire beaucoup de choses ». Cette forme d’expression est la sienne. « Les paroles sont plus puissantes que les armes », souligne-t-il.
Parti en France, précisément à Besançon, pour faire des études de droit, le natif de Douala va vite troquer l’envie de toge pour la guitare. Un premier album (Wa, 1995) est salué par le public et la presse, mais c’est définitivement son album C’est la vie, qui le consacre au panthéon des princes et ambassadeurs de la musique camerounaise.
« Ce sera toujours la vie», dit-il.
Henri Dikongue s’est déplacé à Montréal, à l’invitation du groupe Ngond’a Sawa ô Canada qui célèbre son cinquième anniversaire. En plus de souligner son quinquennat, l’organisme célèbre également les 100 ans de l’exécution de plusieurs nationalistes camerounais par l’autorité coloniale allemande au Cameroun, dont Martin Paul Samba, Henri Madola et Douala Manga Bell, lointain parent de Dikongue.
Le chanteur n’hésite pas à évoquer le devoir de mémoire pour ces héros qui se sont battus pour la liberté de leur pays et du continent. « Il ne faut pas oublier, dit-il. On leur doit beaucoup. Il faut les célébrer. »
Ouverture
Du Québec, il n’a que des beaux mots. Sa dernière visite dans la province francophone remonte à pratiquement dix ans. Pourtant il n’en garde que des bons souvenirs. « C’est un endroit qui m’a toujours fasciné par rapport à sa culture, par rapport à sa population. »
D’autant, a-t-il souligné que cet aspect d’ouverture de l’Amérique contraste fortement avec une Europe de plus en plus engluée dans un fort élan d’individualisme.
L’ouverture est d’ailleurs une des caractéristiques du chanteur de Françoise. « Il faut s’ouvrir dans la vie et la musique pour moi, c’est une ouverture », a-t-il confié.
Henri Dikongue n’a jamais cessé de propager sa musique. Bénin, Éthiopie, Cameroun, France, É.-U., les occasions ne manquent pas pour cet auteur-compositeur. En plus de s’occuper de sa propre carrière, Dikongue travaille également pour lancer d’autres. C’est le cas de Micheline Ewang, de Washington, une « voix à découvrir », avec qui il a fait un duo.
Aux artistes de la diaspora, notamment ceux qui reviennent dans leur pays d’origine, le guitariste avait ce message. « Il faut s’adapter, être à l’écoute et pas être exigeant ».
Lorsqu’il lui arrive de mettre les pieds sur le continent, l’auteur de N’oublie jamais en profite pour se ressourcer. « Je suis un observateur, en perpétuelle recherche », explique Dikongue, parlant d’un sentiment de joie et de nostalgie de « vivre autre chose que le quotidien ».
D’ailleurs, les voyages sont souvent à l’origine de ses chansons. Ce sera également le cas pour son 5e album. Parlant de ce nouvel opus, le producteur derrière le chanteur en a profité pour fustiger tous ceux qui piratent sans vergogne, sans se soucier du temps et de l’argent investis dans les projets.