Le long métrage Certifiée halal a été présenté au Festival des Films du Monde, pour sa première projection mondiale. 85 minutes pour découvrir ce qu’il se produit lorsque tradition et évolution s’entremêlent.
Tout commence sur les routes du sud de l’Algérie, désertique et quelque peu aride. Un Imam sur une mobylette tente de rejoindre au plus vite le village pour célébrer un mariage. La mariée, elle, se prépare en regardant le célèbre téléfilm américain, Les feux de l’amour.
Ce premier plan précieux permet au réalisateur, Mahmoud Zemmouri, de marquer son intention de parler de l’Algérie des régions. Une Algérie loin des grandes capitales, enclavées dans des traditions, coutumes et une évolution des mentalités qui peine à se réaliser sans tracas.
Certifiée halal, en plus d’être le nom du film, est avant tout une expression populaire qui permet aux villageois de se laver de tous les soupçons puisque tous leurs faits et gestes sont en accord avec les mœurs. Entendez par là, les mœurs établies par le code de famille (toujours en vigueur en Algérie) et non par des préceptes religieux.
Autre lieu de l’histoire, le 93, département de la Seine-Saint-Denis, en région parisienne française. Un département situé en banlieue et dont les principaux habitants sont issus de l’immigration avec une image parfaite du « bled », c’est-à-dire du pays de leurs parents.
L’héroïne, Kenza, est révolutionnaire, enfin aux yeux de son frère. Elle prêche à l’Université l’égalité entre Hommes et femmes en dénonçant maladroitement les traditions et mentalités qui peinent à évoluer comme le mariage, la dot, le certificat de virginité, etc. Pour éviter le déshonneur, ce dernier décide alors de l’enlever, la droguer et la marier de force en Algérie.
Le scénario de Certifiée halal est né d’une observation faite par le réalisateur. En Algérie, la saison des mariages (qui correspond en général à la période estivale) est vécue en grande pompe: cortège familial, grands repas, cérémonies autour du Mausolée du Marabout local, etc. Le réalisateur en regardant de véritables scènes, se demandait ce qu’il se passerait si deux cortèges se trompaient de mariée.
Du long cortège dans toute la ville à la nuit de noces, le spectateur se retrouve à composer avec différentes péripéties dont il vaut mieux rire… Car dans le fond, rire est bien tout ce qu’il reste lorsque l’on se retrouve face à face à l’Algérie. Un pays qui peine à se relever d’une histoire complexe et qui doit sans cesse faire des choix entre le passé et l’avenir.
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