C’est un spectacle acoustique sans artifices, mais très réussi, que Salif Keita a offert au public montréalais lors de son passage à l’Olympia, le mercredi 17 septembre.
L’artiste malien, connu aux quatre coins du globe, est monté sur scène à 21h40, sous une salve d’applaudissements, entouré de quatre musiciens et deux choristes.
L’accueil triomphal que l’artiste a reçu à Montréal était pleinement mérité. Le spectacle, qui a duré 1h40 avec un rappel, a transporté le public sur le continent africain, les faisant oublier la grisaille et la température un peu fraîche des derniers jours.
La salle montréalaise de la rue Sainte-Catherine a vibré au rythme de la kora, du n’goni et de la voix d’or inimitable du célèbre chanteur albinos malien.
C’est sans oublier le guitariste et le percussionniste, tous deux excellents, qui ont permis de donner une toute nouvelle saveur aux plus grands titres de Salif Keita.
Les deux choristes n’étaient pas non plus en reste, apportant une touche typiquement «africaine» à l’ensemble, grâce à leurs voix haut perchées.
Un public conquis
L’artiste, qui compte plus de 40 années de carrière, n’a rien perdu de sa voix si particulière qui le rend si reconnaissable parmi les artistes africains. Les rythmes entêtants, entraînants et parfois langoureux ont conquis le public hétéroclite et métissé qui ne boudait pas son plaisir en chantant et en dansant.
L’interprétation du morceau «Yamore», un incontournable du répertoire de l’artiste issu de son album «Moffou» paru en 2002, a été un moment fort du spectacle.
Salif Keita a livré une prestation impeccable de la chanson très riche en émotion. Il ne manquait plus que Cesaria Evora, grande dame de la musique capverdienne malheureusement disparue en 2011, qui apparaît sur la version originale du titre.
Concert caritatif
Tous les concerts de la tournée acoustique de Salif Keita sont donnés au profit de sa fondation, basée aux États-Unis, qui vient en aide aux albinos d’Afrique.
Étant lui-même albinos, l’auteur-compositeur-interprète malien connaît mieux que quiconque les difficultés auxquelles sont confrontés les albinos africains: discrimination, exclusion, solitude… Considérés comme «maudits», certains peuvent même être victimes de sacrifices humains. L’artiste tente donc de faire changer les mentalités par le biais de sa fondation.