Blackbird, le film de Patrik-Ian Polk, réalisateur de la série «Noah’s Arc», très appréciée parmi la communauté noire LGBT américaine, a été présenté en ouverture du festival international des films LGBTQ afro-caribéen Massimadi, à la Cinémathèque québécoise de Montréal, le 17 février 2015.
Mettant en vedette l’actrice oscarisée Mo’Nique (Precious) et Isaiah Washington (Grey’s Anatomy), Blackbird se concentre sur la vie de Randy Rousseau, un adolescent noir de 17 ans, incarné à l’écran par Julian Walker.
Randy, un talentueux chanteur de gospel, doit jongler entre son homosexualité, sa foi religieuse et une situation familiale compliquée dans une petite ville conservatrice du Mississippi.
À la maison, la vie de Randy n’est pas toujours rose. Sa mère est dépressive depuis la mystérieuse disparition de sa petite soeur quatre ans auparavant et ses parents sont séparés. À l’école, l’adolescent trouve toutefois du réconfort auprès d’Efrem, Crystal, Leslie et Todd, sa bande d’amis fidèles. Randy est secrètement amoureux de Todd. Un amour malheureusement à sens unique, son ami étant hétérosexuel.
Un film sur le passage à l’âge adulte
Blackbird est une adaptation du livre du même nom écrit par Larry Duplechan. Un ouvrage qui tient une place importante dans le coeur de Patrik-Ian Polk.
«J’ai lu ce livre il y a 25 ans. Je l’ai trouvé un peu par hasard dans une librairie de Boston. Quand je l’ai terminé, je savais que je l’adapterai un jour sur grand écran», a expliqué le réalisateur, qui était présent après la projection du film.
Outre les vétérans Mo’Nique et Isaiah Washington, les jeunes acteurs arrivent à rendre le film crédible et rafraîchissant. J’accorde une petite mention spéciale à Julian Walker et Kevin Allesee, qui campent les rôles de Randy et Marshall. Une vraie chimie s’est installée entre les deux acteurs et nous sommes tour à tour bouleversés et attendris en assistant à la naissance de ce couple en devenir.
Parfois dur (la scène où la mère de Randy le surprend en train d’embrasser un autre garçon est particulièrement troublante), parfois plus léger et drôle (les rêves érotiques de l’ado ont engendré quelques fous rires dans la salle), «Blackbird» est un film à l’atmosphère douce-amère qui fera surgir quelques souvenirs de votre propre adolescence.
Le film, malgré ses défauts, est indéniablement nécessaire pour une communauté LGBT noire trop peu présente sur grand écran.
Le film prendra l’affiche aux États-Unis le 24 avril prochain.
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