Les adeptes de la Saint-Valentin ont eu l’opportunité de se rattraper, le mercredi 18 février, avec un Couscous Comedy Show qui a fait une fois de plus salle comble au théâtre Rialto, à Montréal.
De retour de sa tournée en Côte D’Ivoire, Fares Mekideche, alias UncleFofi, a ouvert la première soirée de l’année 2015 sur une demande particulière: offrir «beaucoup d’amour» pour cette soirée spéciale organisée pour la Saint-Valentin. Et les moyens n’ont pas été des moindres.
De Boucar Diouf à Mehdi Bousaidan en passant par Reda Saoui & co, les artistes invités ont partagé avec le public des histoires amouristiques: le français détesté des québécois principalement à cause de son manque de civisme, l’homme qui tente à tout prix de plaire par la danse, les techniques d’approche et de drague loufoques ou encore l’amour de la langue française pour celui qui «parle toujours des histoires de son grand-père».
UncleFofi n’a pas manqué de marquer sa prestation par les récents évènements de l’actualité montrant le désamour des extrémistes. En faisant monter quelques personnes du public sur scène, il a tourné en ridicule les apparitions vidéos d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ou encore les auteurs des attentats contre Charlie Hebdo.
Comme le veut la tradition du Couscous Comedy Show, les spectateurs ont pu apprécier pendant un peu plus de quatre heures, les passages sur scènes de plusieurs artistes confirmés ou en devenir, offrant chacun leur tour leur vision de l’amour ou simplement un sketch fait avec amour. Et le tout, en appréciant un couscous fait maison, dans les cuisines du restaurant la Khaima.
Couscous Comedy Show, 5 ans après: entrevue avec Uncle Fofi
L’humoriste Farès Mékideche, alias Uncle Fofi, est revenu sur les cinq ans du Couscous Comedy Show qui ne cesse d’avoir de plus en plus d’ampleur. Rencontre.
Quel bilan tires-tu de ces cinq années, depuis le 13 avril 2009, date du premier spectacle ?
Un bilan, ce serait de dire cool. Moi j’ai ouvert la porte,il y a cinq ans, en grand. Le fait d’être dans une ville multiethnique et c’était aussi ça la particularité du Couscous, ça a permis d’attirer à la fois l’attention des médias, mais aussi de plus en plus de spectateurs.
Donc, bravo le Québec pour cette dynamique vers laquelle nous allons petit à petit. Je suis content de l’ampleur que cela a prit. Notre principal moyen de se développer à été le bouche à oreille.
Que représente le Couscous pour toi?
À la base, il s’agissait d’une œuvre très personnelle. Je souhaitais me créer un espace d’expression pour moi, mais aussi pour les humoristes qui viennent d’ailleurs que le Québec.
Même si certains bons humoristes qui ne sont pas du Québec ont toujours un peu de difficulté à se faire remarquer, beaucoup de noms comme Reda Saoui ou Mehdi Boudaidan commencent petit à petit à se faire remarquer.
Quels sont tes liens avec l’humour algérien?
Je suis algérien et en Algérie, il y a une grande culture de l’humour de rue, une grande tradition orale aussi sur l’ensemble du continent. Là, je l’ai redécouverte puissance dix en allant en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Le Gabon et le Cameroun sont prévus en mai prochain.
J’aime beaucoup cette partie-là de notre culture qui est de raconter des blagues, et aujourd’hui, il faut avoir de l’humour parce que sinon tu déprimes. Et en Algérie, c’est le moment d’avoir le plus d’humour.
Montréal est un peu un terrain de jeu pour tes sketchs non?
Quand tu es à Montréal et que tu ne t’enfermes pas dans un humour communautaire, tu fréquentes toutes sortes de personnes et ça te permet d’ouvrir aussi ton spectacle.
Et, le Couscous c’est tout cela, un spectacle typiquement montréalais, une palette de couleurs. Le but de ce spectacle, c’est que le public soit à l’image du plat qu’il mange: un délicieux mélange.
Est-ce que tu arrives facilement à sortir de l’étiquette du spectacle ethnique?
Oui et non. Mon but c’était l’arabe qui prend le couscous, le plus gros cliché et qui en est totalement fier. Et non, je ne fais pas l’arabe de service parce que je suis un «rebeu», musulman, moderne, complètement bipolaire dans cette société, très attaché à ma culture et très ouvert envers les autres aussi.
Aujourd’hui, je n’ai pas l’impression que je m’enferme.
Mon but n’est pas uniquement de vendre des billets, c’est surtout de m’amuser sur scène et à partir du moment où moi je m’amuse, d’autres s’amusent aussi. Le couscous c’est aussi un spectacle qui touche ceux qui viennent de la francophonie, autre que le Québec.