Samantha à Kinshasa de Marie-Louise Mumbu

Publié chez Recto Verso, Samantha à Kinshasa de la Montréalaise Marie Louise Mumbu est un roman de 248 pages qui pourrait se lire comme un recueil de nouvelles croustillantes et savoureuses sur la capitale Rdcoise, Kinshasa, la « belle, la poubelle ou la plus belle ».

L’auteure, native du Congo/RDC/Zaïre, est aussi journaliste que son héroïne Samatha, alias Sam. Pour le reste, les histoires, puisqu’il y en a plusieurs, sont à la frontière entre la fiction et la réalité.

Sam raconte sa vie d’artisan des médias, ses déboires amoureux avec le mari de sa soeur, et la vie dangereuse et téméraire que mènent ses amis et son entourage. Il y a les filles du Molokai qui pratiquent l’article 15, entendu le plus vieux métier du monde.

Samantha à Kinshasa de Marie-Louise MumbuIl y a les soldats de la Monuc, surnommés la Monique, adeptes inconditionnels de l’article 15 et qui comparativement aux Kinois, payent toujours, surtout quand ils reçoivent la marchandise par crédit. Il y a tous ces hommes qui laissent femmes et enfants à la maison pour s’en querir demander les nombreux 2e , 3e , 4e et Xe bureau (maîtresse).

Il y a les roulages, tous ces policiers de la circulation habitués le plus souvent à racketter les taxis et bus qu’à régler la circulation. Il ya toutes ces communes de Kinshasa, que les médias internationaux confondent à des villes à part entières et qui sont souvent peuplés de Sapeurs ou Sapeuse, membre de la confrérie de la Sape, société des ambianceurs et personnes élégantes.

Font partie de cette caste, les Ziana, diminutif de Parisiana (Kinois revenant de France), les Djicains, diminutif de Belgicains (Kinois revenant de Belgique), ainsi que tous ces prêtres qui pullulent en RDC. Comment parler des Congolais et oublier les chanteurs qui ont mis le pays sous le feu des projecteurs quand une guerre sans merci opposait les éléments de Mobutu à ceux de Kabila père.

Voilà donc le contexte dans lequel Marie-Louise Mumbu a ancré ses histoires. Si le scénario est parfois tiré par les cheveux, reste que les lecteurs avertis ou non sauront déguster avec appétit les nombreuses tribulations des différents personnages.

L’auteure réussit à arracher des sourires ici et là en racontant des vies difficiles, des parcours agités et des rêves brisés. On en finit par oublier que tout commence par un vol vers Paris. N’empêche, et c’est bien cela la réussite de Maman Mumbu, elle nous promet ca et nous entraîne ailleurs sans qu’on s’en rende compte. Et quand on y croit plus, elle nous ramène à l’objectif initial.

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