Gérard d’Afrique d’Honoré Noumabeu au Festival Vues d’Afrique 2015

Pour sa 31e édition, Vues d’Afrique projette une grande partie de sa programmation à la Cinémathèque québécoise du 29 avril au 3 mai 2015. Parmi les nombreux films et documentaires présentés, le public pourra notamment apprécier Gérard d’Afrique d’Honoré Noumabeu sur les écrans le 2 mai prochain à midi.

Honoré Noumabeu
Honoré Noumabeu

Caméraman et réalisateur camerounais de longue date, Honoré Noumabeu n’en est pas à son premier long-métrage, comme en témoigne sa filmographie détaillée sur le site Africultures*.

Récipiendaire de la mention spéciale du Jury de Vues d’Afrique en 2007 pour le court-métrage La Bise, le cinéaste s’est, cette fois-ci, intéressé au président et directeur général de Vues d’Afrique, Gérard Le Chêne.

Montage classique d’entrevues consacrées au septuagénaire dynamique et cycliste passionné, Honoré Noumabeu compile les témoignages des proches et amis de longue date de celui que l’on définit comme «un amoureux de l’Afrique et des Africains», ayant à cœur depuis de nombreuses décennies de rompre avec les caricatures et le misérabilisme qui collent à la représentation de l’Afrique dans les médias, et plus particulièrement au Canada et au Québec.

Enrayer l’orientalisme et rapprocher les hommes

À travers le portrait que dressent des personnalités comme la productrice Nathalie Barton, l’écrivain Dany Laferrière ou encore le maître de cérémonie, Éric M’boua, chacun rappelle à sa façon les deux missions que s’est données Gérard Le Chêne, en tant que directeur de festival, mais aussi réalisateur d’œuvres cinématographiques (connu sous le pseudonyme Alain d’Aix, comprendre ici phonétiquement à l’index).

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Gérard Le Chêne et sa fille Géraldine

D’une part, rompre avec un « orientalisme » latent qui se veut bienveillant, mais qui n’est rien d’autre que l’expression d’une ignorance confortable et confortée sur le continent africain et les différentes ethnies qui y vivent.

Le festival Vues d’Afrique a, à cœur, de donner la parole aux Africains à travers le médium qu’est le cinéma. Ainsi maîtres de leur mode de langage, ils sont aussi maîtres de leurs mots et de leurs images, pouvant ainsi rectifier les erreurs et les malentendus commis à leur endroit.

Concurrençant les images et propos sensationnalistes qui pullulent entre autres dans les médias, les films de Vues d’Afrique mettent ainsi des bâtons dans les roues des stéréotypes coriaces, « à l’écart du système, hors de la grande route » comme aime à le souligner Dany Laferrière.

Décrit par ses pairs comme étant un homme tout aussi africain que les Africains eux-mêmes – en témoignent notamment ses connaissances pointues sur l’histoire du Cameroun ou encore de la Guinée-Conakry –, Gérard Le Chêne est, d’autre part, le symbole même des bienfaits qu’apportent les relations entre les hommes, entre les cultures.

Ses valeurs qui prônent le partage, l’ouverture et l’amitié sont ainsi reflétées dans son festival que l’on peut concevoir comme l’œuvre de toute sa vie, de tout son apprentissage d’être humain au contact d’autrui. Gaston Kaboré, cinéaste, rappelle ainsi qu’un festival est « un être humain », « un lieu de rencontre ».

Gérard Le Chêne a rendu possible un rendez-vous annuel devenu indispensable autant qu’incontournable entre des mondes opposés dans leur position géographique plus que dans leurs convictions, laissant par ailleurs une place d’importance aux mondes créoles, ces lieux de trait d’union dispersés autant dans les Caraïbes que dans l’océan Indien.

Photo: Kevin Calixte

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