Projeté au Festival Vues d’Afrique, «Les rayures du zèbre» raconte les démarches d’un agent de joueurs de soccer pour trouver une perle rare en Côte-d’Ivoire. Un univers loin de ce que certains pourraient parfois imaginer. Les strass et la gloire cachent ici un néo-colonialisme nauséabond.
On ne peut qu’être gré au réalisateur belge Benoît Mariage de ne pas avoir versé dans la facilité du «tout est bien qui finit bien». Jamais il ne transforme en «bon gars» José, agent raciste et pitoyable (joué par l’excellent Benoît Poelvoorde).
«Les rayures du zèbre» maîtrise son sujet jusqu’au bout, soit celui de l’exploitation des joueurs de soccer africains talentueux, comme ici l’Ivoirien Yaya Koné (Marc Zinga), par des recruteurs européens prêts à tout pour se remplir les poches, mais à presque rien pour aider leurs poulains.
Yaya est un des élus. Le paradis s’appelle… Charleroi, ville grise de Belgique où les joueurs du club de soccer sont surnommés… les zèbres.
Les rayures de l’animal se rapportent aussi à ces blancs et ces noirs qui se côtoient mais ne se croisent jamais. Ici, le maître belge ne fait qu’utiliser les Ivoiriens – l’un est son chauffeur, l’autre lui rapporte de l’argent, sans oublier celle qui lui procure du bon temps.
On pourra reprocher au long métrage de charger un peu la barque du médiocre José et de vouloir tout montrer de ce monde peu recommandable. Il n’empêche : on est bien loin d’une comédie grossière truffée de clichés. Le drame et la réalité sont au contraire bien présents, faisant de ce film une belle surprise.
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