L’auteur et journaliste algérien Kamel Daoud a recu le Goncourt du Premier roman pour Meursault, contre enquête (Actes Sud), a annoncé mardi le jury littéraire, présidé par Bernard Pivot.
Pour l’Algérien en lice dans plusieurs prix depuis l’automne, il s’agit d’un nouveau couronnement.
En effet, le journaliste Kamel Daoud a reçu le Prix des cinq continents de l’Organisation internationale de la francophonie et le prix François Mauriac de l’Académie française, en plus d’avoir louper le Goncourt de deux voix, l’automne dernier. De plus, dans son pays, il est récipiendaire du Prix Escale littéraire d’Alger remis par les écrivains et journalistes algériens et français.
« Je ne suis pas l’homme d’un seul livre contrairement à ce qu’on croit », a dit l’auteur au moment de recevoir son prix
Sorte de suite et d’hommage à L’Étranger d’Albert Camus, Meursault, contre enquête raconte l’assassinat, mais su point de vue du frère de l’assassiné…
« Vous avez rapatrié L’Étranger dans votre culture, vous avez fait de Camus un indigène à part entière (…). Votre contre-enquête algérienne, nous allons la rapatrier à notre tour dans le trésor de la littérature » a déclaré Régis Debray, l’un des dix membres du jury, selon ce qu’a rapporté RFI.
Auteur de plusieurs récits dont le recueil Le Minotaure 504 (Sabine Wespieser), finaliste du Goncourt de la nouvelle, en 2011, Kamel Daoud vit à Oran et collabore au Quotidien d’Oran. Il fait d’ailleurs depuis l’objet d’une fatwa, émise par un imam salafiste.
D’autres auteurs étaient également en lice pour ce prix annoncé au restaurant Chez Drouan. C’est le cas de Miguel Bonnefoy pour Le Voyage d’Octavio (Payot-Rivages), Kiko Herrero pour Sauve qui peut Madrid! (P.O. ) et Jean-Noël Orengo pour La Fleur du Capital (Grasset).
Outre Kamel Daoud, ont également été récompensé Patrice Franceschi pour la nouvelle et le Belge William Cliff pour la poésie.
L’an dernier, c’est l’écrivain Frédéric Verger qui avait reçu le Goncourt du Premier roman pour son roman Arden publié chez Gallimard.