FIJM 2015: Somi, sompteuse à l’Astral

Somi-Jazz-Touki-Montreal-9La chanteuse Somi a rempli de bonheur les nombreuses personnes qui avaient bien voulu partager la soirée avec elle, le jeudi 2 juillet, à l’Astral, dans le cadre du Festival international de Jazz de Montréal. Une visite rare de l’artiste qui a offert, à travers son album The Lagos Music Salon, un récital de ses qualités vocales teintées de jazz, de soul et d’inspirations africaines.

Voilà près de cinq ans qu’elle n’avait pas foulé une scène montréalaise. Somi sait se faire désirer et on peut comprendre l’accueil que lui a réservé l’Astral, une salle pleine dès les premiers instants de la soirée.

L’artiste d’origine rwandaise et ougandaise est une voix respectée dans le jazz. Son talent d’écriture n’est pas non plus à prendre à la légère. Sorti en 2014, son quatrième album The Lagos Music Salon est le résultat de dix-huit mois passés au Nigéria, à Lagos, pour se retrouver et avoir la meilleure source d’inspiration possible.

Tout au long de ce voyage, elle va noter ses observations et ses rencontres dans un journal qui lui sert ensuite pour l’écriture de son album. Au menu, engagement sur la question des droits des femmes, de l’immigration et du terrorisme dans le pays.

Somi-Jazz-Touki-Montreal-12Élégante dans une robe beige et noire, entourée de ses quatre musiciens, Somi a fait une entrée saluée chaleureusement par l’Astral.  Ce qui est agréable, c’est qu’elle n’attend pas la huitième chanson ou le rappel pour donner un aperçu de ses qualités vocales.

Tout avait l’air si simple. Dès les premières notes, qu’elles soient hautes ou basses, elle a donné la pleine mesure de ses qualités vocales.

Remerciant le public d’être présent, elle a raconté brièvement la genèse de son album, avant d’enchaîner avec une chanson sur les difficultés rencontrées par les femmes au Nigéria, avec la chanson Two dollar day. Il y a eu aussi l’inspirant Four African Women, un sympathique instant de poésie jazz.

Retraçant sa période au Nigéria, elle a condamné les barbaries subies par les Nigérianes et Nigérians et a révélé qu’elle a été tout aussi marquée par le manque d’infrastructures dans le pays. Cette période l’a marqué et cela se ressentait dans l’intensité et l’émotion de sa voix.

Somi-Jazz-Touki-Montreal-4Somi a l’art de mettre ses musiciens en avant.  Que ce soit le pianiste, le batteur ou les bassistes, tous ont eu plusieurs occasions de se mettre en évidence pendant de longues introductions musicales.

L’artiste aime jouer avec sa voix. Elle aime aussi jouer avec la musique. Lors de longs solos, on pouvait la voir écouter religieusement ou se laisser bercer aux sons joués par ses musiciens.

Après la pause, Somi est revenue sur scène avec autant d’énergie dans sa voix. Celle qu’on appelle la nouvelle Nina Simone, a alors repris un standard de cette dernière, prouvant que son surnom n’est pas usurpé.

Plus courte, cette seconde partie n’en était pas moins intense et sublimée par des instants où l’on imaginait que la chanson ne se terminerait jamais.

Somi-Jazz-Touki-Montreal-10Après une performance de 2 h, Somi est revenu sur scène après une ovation du public pour un dernier moment intime.

Le rappel, Ginger Me Slowly, chanson emblématique de l’album, a permis d’envoûter une dernière fois les murs de l’Astral et ainsi de laisser un souvenir indélébile dans les esprits.

Ce retour mémorable à Montréal appelle des visites plus régulières et si possible avant les cinq prochaines années, car cinq ans c’est long, trop long!

« Merci, Montréal, pour cette salle pleine à craquer la nuit dernière avec de la magie, de la mémoire et de l’amour. Je me souviendrai de toi. Merci », a indiqué Somi sur sa page Facebook.

 

Quelques photos de la soirée:

Crédit: Manish R., Touki Montréal

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