Elle s’attendait à un concert mémorable lorsqu’elle envisageait son spectacle à Montréal. Hindi Zahra a toutefois été troublée par l’accueil incroyablement dithyrambique qu’elle a reçu au club soda, au dernier jour du Festival international de jazz.
« Pour moi, le Canada, c’est très exotique. »
Pourquoi bouder son plaisir quand une foule en délire fusionne avec vous pendant plus d’une heure ? C’est sans doute le constat que la Franco-marocaine a fait pendant qu’elle enchaînait la quinzaine de titres qu’elle propose depuis quelques mois pour présenter son dernier album.
Fait maison comme le premier, Homeland de Zahra est une dose concentrée d’envie d’ailleurs. Mais ce soir-là, personne n’avait vraiment envie de s’en aller. Et à l’énergie débordante de la fin de son spectacle avec le titre Stand up, il fallait être téméraire pour partir avant. Ce coup-là, plus que les autres fois, l’adage « les absents ont toujours tort » étaient véritablement à propos…
En communion avec une gourou de la foule, ensorcelés par les notes magiques du percussionniste brésilien Ze Luis Nasciento, les festivaliers se sont levés comme une seule femme pour triomphalement acclamer leur héroïne du jour qui n’en revenait tout simplement pas.
« On fait un voyage Montréal-Marrakech ? »
On aurait pourtant pensé qu’elle avait fait le plus dur en entonnant, quelques secondes avant, Beautiful Tango, le titre qui l’a fait passer du statut de chanteuse débutante à révélation.
Tout avait commencé en fanfare avec la chanson The forces, sur laquelle le Nigérien Bombino distille sa magie sur l’album. Il n’était pas là à Montréal, mais n’empêche, l’ombre du désert planait. Pas tellement longtemps après Silence a suivi, tout comme les titres Un jour et Any Story.
Une fois de temps en temps, Zahra revenait à des chansons de son album qui la fait connaître il y a cinq ans. Le public a ainsi pu avoir droit Oursoul, Imik Similk et Ahiyawa, sans compter les deux autres cités plus haut.