Les Brésiliens Sergio Pererê et Marcus Viana ainsi que le virtuose de la kora Zal Sissokho ont offert toute une prestation au public du Théâtre Fairmount, lors de la présentation de leur projet Famalé, dans le cadre de Nuits d’Afrique.
C’est dans le cadre de ses nombreux voyages au pays de la samba et du soccer que le Montréalais Zal Idrissa a rencontré les deux musiciens. En plus d’être un chanteur avec une voix parfois déconcertante, Sergio Pererê est un multiinstrumentiste.
Marcus Viana joue au violon et au clavier. Il est surtout considéré comme l’un des principaux compositeurs brésiliens de bandes sonores pour le cinéma, mais aussi pour la télévision, notamment les telenovelas qui font fureur en Afrique.
Ce lundi 13 juillet, ils étaient six sur la scène. Outre les trois cités ci-dessus, il y avait également un percussionniste, un bassiste et une danseuse qui n’a pas vraiment chômé ce soir-là. En français, comme en portugais, mais aussi en wolof, Famalé a distillé sa musique fusion et hybride. Ils ont tenté, comme d’autres avant eux, de faire un pont entre le Brésil et le continent noir. Le public n’a pas été déçu. Bien au contraire…
Il a appris de son père les rudiments de son instrument à 21 cordes. Son talent l’a conduit à collaborer avec plusieurs artistes d’ici comme Corneille et même à faire partie de l’équipe du Cirque du Soleil à Las Vegas. Il chante également, en wolof et en mandingue. Le Sénégalais est l’auteur de deux albums, dont Partage sorti en 2012.
Il était donc normal que le théâtre de Fairmount soit le lieu d’un partage entre cultures et même d’un dialogue essentiel entre l’Afrique et une partie de ses enfants partis depuis trop longtemps. Soulignons les applaudissements bien sentis et mérités de la salle après la reprise de la célèbre Afrique mon Afrique, qui a traversé et bercé bien des générations.
Après la pause désalteration d’une quinzaine de minutes, le MC de la soirée, Eric Mboua, a promis le feu pour la deuxième partie. Il y a eu effectivement de cela.
Marcus Viana a rappelé qu’il y a « plusieurs Brésil et plusieurs Afrique », avant d’enchaîner sur un air du brésil oriental.
Zal est revenu sur l’histoire de l’esclavage. « On tourne la page, mais… » a-t-il dit en insistant un peu trop sur un « mais » songeur et synonyme d’avertissement. « Famale, africa brasil », ont chanté en choeur les artistes.
Puis Viana a rajouté : « Bring your kora, I will bring my freedom. » Et c’est alors que la sauce a enfin pris, sur des airs du nord-est du Brésil. Le dialogue acoustique a eu lieu. Famale ne fait juste que commencer tout comme l’appel de retour pour les exilés du continent.