Deux ans après la sortie de son sublime album Roi sans carrosse, le Franco-malien Oxmo Puccino revient avec un nouvel opus, La voix lactée, promis d’ores et déjà à un brillant avenir. Hier il chantait pour Paris et pour l’artiste, aujourd’hui, il ralentit la cadence en se rappelant que «la vie est une chance le reste du mérite»…
Composé de 14 titres, cet opus du poète urbain reflète cette envie toujours aussi forte de peindre la société dans laquelle le rappeur épicurien vit.
C’est pour cette raison, et tant d’autres, qu’Abdoulaye Diarra reste un des meilleurs du genre en Hexagone depuis près de 20 ans, avec au compteur près de sept albums et deux Victoires de la Musique.
«Deux ans de travail. Des mois d’attente. Désormais c’est à vous que cet album appartient», confiait sur sa page Facebook l’artiste né en 1974, au Mali.
Dans La voix lactée, « Ox » revient au son R’NB, mais il y a toujours ces airs de jazz et de blues qui résonnent, ici et là, un peu comme dans le précédent opus.
Certains reconnaitrons même parfois des airs de fado et morna (Les potos). L’ambiance est feutrée, positive et le ton est à l’espoir, malgré la délicate période que traverse la France depuis des années.
Celui qu’on surnomme le Jacques Brel noir propose un opus diversifié qui confortera son qualificatif de griot urbain. Le titre 1998 parle de la coupe du monde gagnée par la France et l’espoir qu’elle a suscitée avec le slogan rassembleur de la France black-blanc-beur.
Dans Star et Célébrité, il rappelle que «les artistes sont souvent les boucs émissaires» et qu’il ne faut surtout par confondre salaire et chiffre d’affaires dans une industrie où on «bosse à découvert».
Il y a aussi son ode à la lenteur avec la chanson Slow Life, dans laquelle il recommande de «prendre son temps» pour enfin se «décider d’être heureux de son vivant».
Hédoniste Oxmo ? certainement, mais pas seulement. Il offre à qui sait lire de très précieux conseils.
« Un gosse qui ne manque de rien n’ira nulle part si on ne lui inculque rien » (Ton rêve)
Pas étonnant donc qu’à plus de sept mois de son édition 2016, les FrancoFolies de Montréal aient annoncé que Puccino sévira le 11 juin, à 21 h, au Métropolis. Ca tombe bien parce qu’en 2013, il disait ne pas être rassasié de ces visites dans la Belle Province. « C’est la quatrieme ou cinquièe fois que je viens ici, mais ça ne fait pas assez », lancait-il au public.
Parions qu’il sera de nouveau comblé. Le public aussi !
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Photos: Facebook