Publié chez Glénat, Résistants oubliés de Mouellef, Jouvray et Payen est un ouvrage qu’on devrait mettre à la disposition de bien des programmes d’enseignement dans le monde parce qu’il rappelle à l’univers l’égalité des hommes devant l’horreur.
Préfacée par Jack Lang, président de l’Institut français du monde arabe, la BD Résistants oublié rappelle que pendant la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de «soldats indigènes de l’armée française et les travailleurs issus des colonies ont combattu avec ardeur, parfois jusqu’au sacrifice ultime, le nazisme».
Les auteurs Kamel Mouellef et Olivier Jouvray (scénario) ainsi que Baptiste Payen (dessin et couleurs) rappellent notamment qu’environ 178 000 Africains et Malgaches ainsi que 320 000 Maghrébins ont été appelés pour lutter contre l’armée allemande.
Ils s’appellent Mamadou Addi Bâ; Boudé Hacha, dit Léhia; Ahmed Benadid, Omar, Mohamed Lakhdar-Toumi, Mohamed Hadjadj, Alfonso Celestino, Joseph Rossi et comme tant d’autres, ils n’ont pas hésité à payer de leur vie la libération de la France.
« Il y a eu Jean Moulin, n’oublions pas Jean Mouloud, Jean Nguyen, Jean Cohen, Jean Kowalski, Jean Samba… »
Constitué de petites histoires de ces héros, l’ouvrage rend hommage à toutes ces personnes que l’Histoire a volontairement oubliées et même discrimées (gel du montant des pensions entre 1960 et 2000)
Et pour cause, selon l’hypothèse soulignée dans la BD, pour que les gagnants de la guerre construisent «une image flatteuse du combattant français qui rassemblerait tous les citoyens et qui pourrait s’asseoir avec les autres nations alliées, autour de la table des vainqueurs. Un Français glorieux, un Français libérateur, un Français blanc… »
Le résultat de cet oubli impardonnable est un ennemi au nom qui résonne mal en France particulièrement.
« Il s’appelle intolérance, amalgame ostracisme, xénophobie, racisme, antisémitisme, etc. »