À Djambala, dans les Plateaux au Congo Brazzaville, les Compagnons du devoir et de l’action (Codac) informent collégiennes et lycéennes sur les moyens de contraception. Le nombre de grossesses précoces et d’avortements commence à reculer.
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«Avant, il y avait beaucoup de filles de 15 à 20 ans qui tombaient enceintes. Mais, depuis que Colette Otankon (présidente des Compagnons du devoir et de l’action (Codac), plus connue sous le surnom de ‘maman Coco’, Ndlr) nous parle de contraception, cela a changé », témoigne Percelin Moutali, élève de terminale à Djambala, chef lieu du département des Plateaux située à 445 km au nord de Brazzaville.
Même constat pour Eulodie Kobi, lycéenne de terminale, déjà mère d’un enfant : « Grâce à ses conseils, je n’ai pas eu un deuxième enfant. J’utilise des pilules ou des préservatifs. Mon amant se réjouit de ces méthodes contraceptives. »
Des conseils importants à donner très tôt, assure Viky Samba, 15 ans, élève en 3e à l’école Sainte Géneviève : « Maman Coco nous a parlé des grossesses non désirées et de comment éviter le VIH/Sida et autres infections sexuellement transmissibles qui peuvent détruire notre avenir. Nous en avons tous pris conscience. Mon objectif aujourd’hui c’est d’avoir mon examen et c’est tout ! Depuis 2013, je n’ai pas entendu parler d’une élève tombée enceinte dans notre établissement. »
« Former des relais communautaires »
Smeth Kevin Okené, directeur des études du collège catholique de Djambala, ne cache pas lui non plus sa satisfaction. « Je remercie le travail de ‘maman Coco’ l’an dernier dans notre établissement. Grâce à elle, aucune élève de 4e ou de 3e n’est tombée enceinte ».
Ce pédagogue en est persuadé : il faut briser les tabous.
A la maison, plusieurs parents d’élèves se disent également satisfaits de cette éducation à la sexualité de leurs adolescents. Jean Pierre Mountali apprécie la relation de confiance entre ‘maman Coco’ et certaines jeunes filles qui vont la voir, même à la maison, pour lui demander des conseils.
Avec, à la clef, moins de grossesses non désirées et moins d’avortements. Avant, selon Colette Otankon, il y avait beaucoup de décès liés aux avortements. Actuellement, les filles acceptent les différents moyens de contraception (préservatifs, pilules) : « Il nous reste à former des relais communautaires pour relayer l’information. »
Le Dr Jean Claude Moboussé, directeur départemental de la santé des Plateaux, observe, lui aussi, depuis 2 ans, une baisse des grossesses non désirées des jeunes filles de Djambala grâce à l’information-éducation-communication (IEC) dans toutes les écoles.
Par Jean Thibaut Ngoyi