L’auteur Franco-congolais Alain Mabanckou, qui a publié récemment Petit piment a fait une entrée bien remarquée et très soulignée dans la presse hexagone à la mi-mars à l’occasion de son entrée au au Collège de France.
C’est dans une salle bondée de l’amphithéâtre principal du Collège de France que le prix Renaudot 2006 pour Mémoires de porc-épic (Seuil) a présenté sa Leçon inaugurale « Lettres noires : des ténèbres à la lumière ».
Rappelons que l’auteur de Pointe-Noire, au Congo est premier écrivain invité sur la chaire de création artistique depuis son lancement en 2006. La chaire de l’institution créée en 1530 accueille chaque année des créateurs dans tous les domaines : architecture, arts plastiques, musique, théâtre.
Plus que çà, l’idée était surtout «de donner la place qu’elles méritent aux études africaines et d’être au premier rang dans la réflexion sur un continent et sur des cultures qui marqueront le siècle qui commence ».
Avant son entrée, Alain Mabanckou s’est réjoui d’être « le premier [écrivain] à occuper cette chaire, mais aussi pour cette ouverture à la littérature francophone africaine. Littérature vibrante et riche, en terme de langue, d’histoire et d’enseignements sur notre passé commun ; littérature en résonnance ».
Pour sa Leçon inaugurale, l’auteur est revenu sur la littérature d’Afrique noire contemporaine en français, en s’interrogeant notamment sur ses lieux d’expression, sur sa réception critique et sur ses orientations au présent.
« J’appartiens à une génération qui s’interroge, celle qui, héritière bien malgré elle de la fracture coloniale, porte les stigmates d’une opposition frontale de cultures dont les bris de glace émaillent les espaces entre les mots, parce que ce passé continue de bouillonner, ravivé inopportunément par quelques politiques qui affirment, un jour, que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire+ et, un autre jour, que la France est +un pays judéo-chrétien et de race blanche », a-t-il souligné.
Le prochain cours du nouveau membre du Collège de France aura lieu le 29 mars prochain. Il sera question de Négritude.
Sur cette chaire, voici les personnes qui se sont succédé: Christian de Portzamparc, Pascal Dusapin, Pierre-Laurent Aimard, Jacques Nichet, Anselm Kiefer, Gilles Clément, Karol Beffa, et Tony Cragg.
Photo Patrick Imbert.