Diana Ross, l’éternelle reine de l’écurie Motown, a transporté son public montréalais dans les années 60, 70 et 80 lors d’un concert malheureusement trop court au Centre Bell, le 4 avril 2016.
C’est à 20 h 15 que l’emblématique chanteuse des Supremes est arrivée sur scène entourée de six musiciens et de trois choristes, vêtue d’une longue robe bleu turquoise à paillettes, surmontée de froufrous. «Nous allons faire un retour dans le bon vieux temps», a-t-elle lancé à son public en début de spectacle.
Au cours de la soirée, l’artiste américaine a interprété des titres issus de sa discographie solo ainsi que des morceaux des Supremes, le tout saupoudré de quelques reprises bien senties. En guise de première chanson Diana Ross, gracieuse et élégante, a choisi son tube disco-funk I’m Coming Out, sorti en 1980. Une introduction malheureusement trop courte qui n’a duré qu’une petite minute, montre en main.
Le très entraînant You Can’t Hurry Love, chanté à l’origine avec ses comparses des Supremes, a par la suite enthousiasmé la foule. Love Child, une autre chanson des Supremes, était elle aussi particulièrement réussie avec son solo de saxophone et ses accents de salsa. Les musiciens ont littéralement volé la vedette alors que Diana Ross s’était éclipsée pour changer de costume un peu avant la fin du morceau.
Pour ses admirateurs présents ce soir-là, la chanteuse de 72 ans a également revisité des grands classiques de sa prolifique discographie d’artiste solo. De la ballade sirupeuse Touch Me In The Morning, aux titres plus dansants comme Upside Down, Love Hangover et Take Me Higher, en passant par l’inoubliable Do You Know Where You’re Going To; les succès se sont enchaînés rapidement. Trop vite peut-être.
Les pièces incontournables passaient à une telle vitesse qu’il était impossible de les apprécier à leur juste valeur. Les problèmes techniques (retours de micros plutôt désagréables) ainsi que l’ajustement de la voix de l’artiste, noyée sous les instruments, n’ont pas vraiment joué en sa faveur.
Des reprises réussies
Les moments forts du spectacle sont arrivés un peu plus tard dans la soirée. Il y avait tout d’abord les reprises jazz et blues des morceaux Don’t Explain de Billie Holiday et Why Do Fools Fall In Love de Frankie Lymon & The Teenagers. La diva était beaucoup plus dans son élément dans ce registre musical, sa voix feutrée prenant une tout autre ampleur accompagnée de fabuleux solos de saxophone et de guitare.
Par la suite, deux autres reprises ont ravi le public. Sur Ain’t No Mountain High Enough de Marvin Gaye et Tammi Terrell, chanté en medley avec Do You Know Where You’re Going To, la diva s’est montrée à son plein potentiel. Cette belle performance lui a valu une longue salve d’applaudissements.
Diana Ross a donc offert un spectacle varié à ses admirateurs qui s’étaient déplacés dans un Centre Bell un peu clairsemé. La reine de la Motown a été flamboyante avec ses nombreuses tenues plus extravagantes les unes que les autres. Mais on peut déplorer que le spectacle de 70 minutes, incluant le rappel, était trop court, laissant le public sur sa faim.
Avec un répertoire aussi grand que le sien, il aurait été possible d’en offrir un peu plus. Surtout qu’il manquait deux pièces maîtresses des Supremes dans la liste des chansons, à savoir «Baby Love» et «Stop! In The Name of Love». Un comble quand on sait que la tournée de la diva s’intitule «In The Name Of Love».