Présenté ce 20 avril à la Cinémathèque québécoise, dans le cadre du festival de cinéma Vues d’Afrique, le documentaire Fatima de Nina Khada, retrace le parcours de la grand-mère de la réalisatrice.
C’est une femme forte algérienne comme il y en a eu tant d’autres. Une grand-mère berbère, aujourd’hui disparue, qui a connu le travail pour les colons, un mariage arrangé, la guerre, le départ pour la France et l’abandon de son mari.
Ce portrait émouvant de 18 minutes entend exorciser les tabous qui ont entouré le déchirant exil de Fatima. D’une voix calme et peu expressive, la cinéaste Nina Khada raconte cette vie incroyable celle qui fut un temps moudjahid pendant le conflit qui a mené à l’indépendance de l’Algérie.
Toutefois, bien que le documentaire lui soit consacré, on regrette le peu de présence «physique» de cette Fatima tant aimée. Jamais on n’entend sa voix raconter son histoire, tandis que les images d’archives sur la situation en Algérie ou en France prennent trop souvent le pas sur les vidéos familiales.
La réalisatrice s’y est rendue alors que sa grand-mère vivait encore, faisant construire une maison avec sa maigre retraite pour sa famille. Une dernière manière de montrer son admiration pour cette héroïne anonyme qui touchera sans doute les spectateurs de Vues d’Afrique.