Publié au printemps 2016, l’album Jardins migrateurs de Constantinople & Ablaye Cissoko est un mariage sans doute de raison entre deux empires: mandingue et perse.
Bien connu et bien installé dans le paysage culturel de la métropole, l’ensemble Constantinople propose des sonorités et un univers qu’on retrouve à la frontière de l’Asie et de l’Europe.
De l’Empire ottoman à la grande Perse, cette musique qu’on reconnaît grâce à des instruments si caractéristiques puise sa force dans les différents rencontres et croisements avec les autres.
«Mon jardin est mon œuvre. Ma mémoire est la terre de mon jardin. Tout ce qui pousse sur cette terre, y garde les racines et déchire le sol pour aller ailleurs, pour s’unir à l’univers», explique Kiya Tabassian de l’ensemble Constantinople.
Forcément, avec la kora d’Ablaye Cissoko, l’ambitieux parti ne pouvait qu’être un succès. Le résultat s’avère être un opus qu’on garde précieusement dans sa bibliothèque, numérique ou pas et qu’on sort au besoin quand l’envie de voyager est forte ou sinon, lorsqu’il faut une ambiance de quiétude et de zénitude.
D’entrée, le titre A l’écoute du moro donne le ton de l’album : voix puissante accompagnée des instruments du Nord et du Sud. Il y a aussi le titre Fleuve Saint-Louis qui donne envie de l’écouter plus qu’une fois.
Ablaye Cissoko est un griot originaire de Saint-Louis du Sénégal qui s’est spécialisé dans la kora, cet instrument transmis de génération en génération. Natif de Téhéran, en Iran, Kiya Tabassian est un adepte de Sétar. Il a cofondé l’ensemble Constantinople qui se veut un espace de création, de rencontres et de métissages. Créé à Montréal en 1998, le groupe est à l’image de l’ancienne ville Constantinople, cité « phare éclairant l’Orient et l’Occident ».