Quatre ans après sa dernière visite à Montréal, Inna Modja revient à Montréal avec en poche un album, Motel Bamako, et comme toujours plein de projets dans la tête et un engagement toujours aussi militant.
Motel Bamako est le troisième album d’Inna Modja, commencé fin 2011-début 2012. Composé de 13 titres, cet opus est définitivement un retour aux sources pour celle qui a rejoint le Rail Band de Salif Keita lorsqu’elle était adolescente.
«J’avais envie de revenir à la musique avec laquelle j’ai commencé, la musique malienne, explique Inna Modja. Je suis retourné au Mali. Du coup, on entend [dans cet album] beaucoup de musiques maliennes, avec des sonorités très modernes, des influences hip pop et électro.»
«C’était un choix personnel pour moi de revenir à mes racines, assure-t-elle. Évidemment pour les gens, c’est une surprise et ça peut paraître difficile de sortir du mainstream pour aller vers quelque chose de plus niche, mais c’est ce que je voulais faire. Pour moi, la musique, il n y a pas de compromis. J’avais envie de faire de la pop sur l’album d’avant avec des influences soul et blues. Et sur celui-ci, je reviens au blues du Mali, parce que c’est moi.»
Il y a les titres Tombouctou et Water qui interpellent, mais aussi les collaborations avec Oxmo Puccino (Speeches), Oumou Sangare (Boat people), Baloji (My people) ou encore Kaabi Kouyate (Going Home).
Lorsqu’on la rejoint en France, Inna Bocum, de son vrai nom, sort à peine d’une répétition avec Les Amazones d’Afrique. Ce projet réunit plusieurs femmes qui ont décidé de sensibiliser les gens à la condition des femmes sur le continent africain.
Font notamment parties de ce projet Inna Modja, Mamani Keita, Pamela Badjogo, Nneka, Kandia Kouyaté, Mariam Doumbia (Amadou & Mariam), Mariam Kone, Rokia kone et Mouneissa Tandina.
«C’était important d’avoir des femmes qui se réunissent – principalement Maliennes, mais il y a aussi Nneka du Nigéria et Mariam du Sénégal-, pour parler de la condition des femmes.»
La lutte contre l’excision est une autre cause qui lui tient à cœur et elle s’y est engagée depuis une dizaine d’années. Inna travaille notamment avec les Nations unies à New York. « Je suis ambassadrice d’une ONG de santé publique (AMREF) qui forme les sages-femmes en Afrique pour suivre les mamans femmes pendant la grossesse. »
Ils seront trois sur scène. «On a aussi un VJ avec nous qui projette des images parce qu’on voulait que les gens puissent voir aussi ce qu’on raconte. »
Inna assure que son spectacle sera «plein d’énergie» et espère que ce sera « surprenant ».
«J’ai envie de partager un moment et des messages avec le public montréalais», souligne-t-elle. «Je ne pense pas que ce sera mon dernier spectacle», ajoute-t-elle en guise de dernier message!
En bon entendeur..