C’est l’inspirant film documentaire «Maya Angelou And Still I Rise» qui a donné le coup d’envoi de la 12e édition du Festival international du film Black de Montréal (FIFBM), mercredi soir, à l’Impérial de Montréal.
Dans ce documentaire, présenté au festival de Sundance cette année, les réalisateurs Bob Hercules et Rita Coburn Whack, qui était d’ailleurs présente à la projection du film, retracent de façon chronologique (ou presque) la vie de la célèbre poète, auteure, activiste, actrice, réalisatrice Maya Angelou, de son vrai nom Marguerite Annie Johnson, disparue en 2014 à l’âge de 86 ans.
On y parle de son enfance difficile à Stamps, en Arkansas, et à Saint-Louis, dans le Missouri; de ses premiers pas en tant que danseuse professionnelle (elle était même surnommée la reine du calypso); de ses débuts sur les planches dans l’opéra «Porgy And Bess» ou dans la sulfureuse pièce de théâtre de Jean Genet «The Blacks».
C’est sans oublier la sortie de son livre autobiographique «I Know Why The Caged Bird Sings» en 1969, devenu depuis un bestseller qui a marqué plusieurs générations, dans lequel elle dénonce le racisme et confie avoir été violée durant son enfance.
Ou encore son fameux poème «On The Pulse of Morning» qu’elle a lu lors de l’assermentation du président Bill Clinton en 1993. Le seul poète à avoir fait la même chose était Robert Frost, pour le président J. F. Kennedy en 1961.
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De rares images d’archives
Ce documentaire biographique d’un peu moins de deux heures a nécessité plus de quatre ans de travail. Il est composé de rares images d’archives, d’entrevues de Maya Angelou et de témoignages d’une belle brochette de personnalités, et amis de Mme Angelou, comme Oprah Winfrey, Alfre Woodard, Bill Clinton, Hillary Clinton, Quincy Jones ou encore Cicely Tyson.
Les documentaristes lèvent également le voile sur des moments un peu plus intimes de la vie exubérante et mouvementée de celle qui comptait Malcolm X et Martin Luther King Jr. parmi ses plus proches amis.
Minutieux et pertinent, ce documentaire vaut très certainement le détour. Autant pour ceux qui connaissent déjà l’oeuvre et l’histoire de cette grande figure afro-américaine contemporaine, que ceux qui désirent la découvrir.
Le prix d’excellence à Clement Virgo
Le réalisateur canadien Clement Virgo, à qui l’on doit notamment l’adaptation télévisuelle en 2015 du bestseller «The Book of Negroes» de Lawrence Hill, a reçu le prix d’excellence du FIFBM pour sa carrière bien remplie.
Au moment de recevoir sa distinction, le Canado-Jamaïcain de 50 ans a confié que c’est le film «She’s Gotta Have It» de Spike Lee qui l’a persuadé de s’engager dans cette voix. «Ce film a changé ma vie. Si ce gars de New York pouvait le faire, un gars de Toronto comme moi pouvait le faire aussi», a-t-il dit au public, un brin d’émotion dans la voix.
Spike Lee, rappelons-le, présentera son film documentaire «Michael Jackson’s Journey From Motown to Off The Wall», le samedi 1er octobre au Theatre Hall de l’Université Concordia, à 19h30, en première canadienne dans le cadre du FIFBM.