En novembre dernier, Amy Schumer annonçait avec regret le report de sa représentation au Centre Bell en raison d’une grave extinction de voix. Trois mois plus tard, c’est une humoriste en très grande forme qui a foulé la scène de l’amphithéâtre montréalais, le 17 février.
Fidèle à elle-même, elle a parlé (entre autres) de son vagin, de fellations, de son poids, de sa vie de couple, de son «crush» pour Bradley Cooper et d’un peu de politique. Et on a beaucoup aimé. On vous le dit pourquoi en cinq points.
1. Elle parle de sexe sans complexe
Si vous connaissez le moindrement Amy Schumer, vous devez savoir qu’elle ne se gêne aucunement pour parler de sexe. Et elle ne fait pas dans la dentelle!
Seule sur la scène du Centre Bell, qui n’était décorée que d’un tabouret surmonté d’une bouteille de vin (parce qu’elle voulait se saouler jusqu’à en perdre connaissance), celle qui a reçu un Emmy en 2015 pour sa série humoristique «Inside Amy Schumer» a beaucoup parlé de sexe, et plus précisément, de son vagin.
Pour vous donner une petite idée, elle a par exemple confessé que, même dans ses meilleurs jours, son sexe ne sentait pas vraiment la rose, et que ce n’était pas grave si tel était le cas. Il a aussi été question de fellation, de cunnilingus, du goût «horrible» de la semence masculine, de son manque de flexibilité pendant l’acte…
Si vous avez les oreilles chastes, son humour grivois et sans complexe n’est peut-être pas fait pour vous… Mais nous, on a adoré!
- L’autodérision, elle connaît
S’il y a bien un domaine dans lequel excelle Amy Schumer, c’est bien celui de l’autodérision. L’humoriste blonde sait rire d’elle-même. Le passage durant lequel elle a évoqué l’intoxication alimentaire qu’elle a eue avec son petit-ami, lors d’un voyage à Paris, était à mourir de rire.
Une expérience qui renforce assurément les liens d’un couple…
- Une féministe qui prône l’acceptation de soi
Sachant pertinemment qu’elle ne correspond pas aux critères de beauté hollywoodiens, Amy Schumer est une fervente féministe qui prône l’acceptation de soi. À Hollywood justement, l’humoriste devenue actrice affirme qu’elle est considérée comme «super grosse». Si elle voulait correspondre aux standards de l’industrie, elle devrait peser 140 livres. «Ce n’est même pas une option pour moi», a-t-elle clamé haut et fort. Plus tard, elle a montré son petit bedon, sous les applaudissements du public.
Et quand on lui demande si elle n’a pas peur de vieillir dans un milieu aussi superficiel que celui-ci? L’humoriste répond qu’elle a des idées et qu’elle est capable de réfléchir, et que ce sont là des qualités «qui ne prennent pas de rides». Touché! Entre deux blagues, Amy Schumer arrive à faire passer des messages forts. Voilà une autre raison pour laquelle on l’adore.
- Elle sait prendre position
Ce vendredi-là, elle a fait preuve de prudence en ne faisant allusion que très brièvement au 45e président des États-Unis, qu’elle ne porte pourtant pas dans son coeur. «Ici au Canada, vous avez de la chance. C’est vraiment gênant ce qui se passe chez nous en ce moment.»
Toujours au niveau politique, elle a pris le temps de louanger la loi canadienne sur les armes à feu qui est «incroyable», selon elle, alors qu’aux États-Unis, «même une personne aveugle peut acheter une arme», s’est-elle désolée.
Il faut dire que depuis qu’une tuerie a eu lieu lors d’une projection de son film «Trainwreck» dans un cinéma de Louisiane en juillet 2015, l’humoriste est particulièrement sensible sur cette problématique.
- Elle a un don hors pair pour raconter des histoires
En 2007, Amy Schumer donnait son premier spectacle à Montréal dans le volet «Nouveaux visages» du festival de l’humour Just for laughs. Dix ans plus tard, elle réussit à attirer près de 10 000 spectateurs au Centre Bell.
Certes, l’amphithéâtre montréalais n’offre ni la proximité, ni l’intimité de salles plus modestes pour des spectacles de «stand up», mais la magie a tout de même opéré vendredi. Et cette magie est possible grâce au talent fou d’Amy Schumer pour raconter des histoires comme si vous étiez ses meilleurs amis et qu’elle vous le disait pour la première fois.
Sans oublier ses grimaces et mimiques qui sont absolument hilarantes (on peut dire merci aux deux écrans géants qui étaient de chaque côté de la scène).
Sur scène, elle est détendue, décontractée, décomplexée… Son personnage est l’amie qu’on aimerait tous avoir, ou, encore mieux, la fille qu’on aimerait tous être (même si on est un gars). En plus d’être hilarante, ses messages sont forts, positifs et féministes (en anglais, on utiliserait avec raison le terme «empowerment»). Seul bémol, une heure quinze, c’est vraiment trop court.
Et comme elle l’a elle-même dit, elle est actuellement la seule humoriste féminine à faire une tournée dans des arénas. Et on peut deviner que c’est encore trop peu. Il reste encore du chemin à parcourir…